Pudding n°9

Alors que les disparitions et les découvertes macabres se poursuivent dans le métro londonien,  Scotland Yard se montre optimiste et affirme que l’enquête est en passe d’être clôturée.
 
Le 22 septembre dernier, le corps de la petite Alison Teydon, portée disparue quatre jour auparavant, a été découvert dans l’une des galeries du métro reliant Wimbledon Park à West Brompton. C’est un des employés entretenant la ligne qui trouva le corps dans une position incongrue. La ligne fut bloquée le temps de l’évacuation du cadavre qui fut définitivement identifié par sa mère lors de sa sortie. À nouveau, on constata de multiples fractures post-mortem, signature du tueur en série. Le corps de la petite fille devrait être autopsié dans les jours à venir et inhumé le 27 septembre dans la matinée, au cimetière de Highgate. Mais déjà, on  constate une nouvelle disparition.
 
C’est Miss Eliane Pinton, vendeuse en boucherie, qui aurait fait les frais du criminel du métro. Elle rentrait chez elle aux alentours de 19 h 30 en empruntant la station de Puntey Bridge, mais n’arriva jamais à destination. C’est son fiancé qui donna l’alerte et une patrouille fut aussitôt lancée dans les alentours de la gare où la jeune femme fut aperçue pour la dernière fois achetant son ticket. Cette fois-ci, le commissaire Arthur Randall est optimiste et estime avec une quasi-certitude que le criminel a été identifié. Nous l’avons rencontré dans son bureau, alors qu’une centaine d’agents fouillent, à l’heure qu’il est, le dédale du métro de la capitale.
 
« Voyez vous, alors que nous pataugions dans le fog, j’ai eu l’idée lumineuse de rassembler les faits et j’ai découvert que le criminel oeuvrait dans un périmètre très particulier. Que ce soit les cadavres où les disparitions, l’étendue des assassinats va de Wimbledon Park à Puntey Bridge et pas un pouce de plus. Nos agents sont donc en train de fouiller de fond en comble ce périmètre à la recherche de Miss Eliane Pinton et de la bête. »
Il marqua une pause, l’air triomphant, passa les doigts dans sa moustache et reprit le regard pétillant.
« Car voyez vous mon cher, ce n’est pas un homme qui tue, mais une bête. Je ne parle pas de la bestialité des crimes mais bien de la personne qui les commet. Aviez-vous remarqué que les meurtres ont commencé dès l’instant où l’Exotic Circus s’est installé à Wimbledon Park. Et oui, Wimbledon Park ! Une des extrémité du périmètre d’action de notre criminel. Récemment, le directeur m’a appris que sa femelle gorille s’était échappée et c’est alors que j’ai tout compris. C’était elle la « meurtrière ». Je ne sais pas encore si elle agit de son propre chef ou sur ordre humain, mais sa culpabilité ne fait presque aucun doute. Elle a d’ailleurs été aperçue non loin de la gare de East Puntey, à un arrêt de Puntey Brige et ce, peu avant la disparition de Miss Eliane Pinton. Les passant disent l’avvoir vu se balancer à grand cri entre les armatures de fer du métro. Les vétérinaires du cirque nous ont fait savoir qu’elle était extrêmement violente et avait la force de plus de 5 hommes réunis ! Les agents de Scotland Yard font tout leur possible pour l’arrêter, en attendant je conseille à tous les londoniens d’éviter les gares allant de Wimbledon Park à Puntey Bridge. »
 
L’explication du commissaire semble tout à fait plausible, d’autant plus que l’Exotic Circus est sujet à d’étranges phénomènes et éclaboussé par un scandale sans précédent. Après la découverte de la supercherie du numéro des Singes Savants (voir Faits Divers), c’est l’une des roulottes du cirque qui prit feu alors que les artistes s’apprêtaient à passer à table. L’incendie fut difficilement maîtrisé et à la stupéfaction générale, deux corps complètement calcinés furent découverts dans les décombres de bois. Il s’agirait, à première vue, d’une femme et d’un enfant. L’autopsie devrait être menée dans les jours à venir. Le commissaire nous a confié qu’il surveillait cette affaire de près, au cas où elle aurait un rapport avec les meurtres du métro. Pudding fait de même !
 
Espérons que le dénouement est proche !

Philip Taner