Kuroshitsuji - Black Butler RPG
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 Requiem For The Lost Ones [PV Delilah]

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MessageSujet: Requiem For The Lost Ones [PV Delilah]   Requiem For The Lost Ones [PV Delilah] Icon_minitimeJeu 19 Aoû - 22:25

Une nuit bien glaciale et humide s’étendait maintenant sur Londres, avec pour unique spectatrice la belle lune ronde et lumineuse. Le son d’un glas, lent à donner des frissons et morbide à souhait se fit entendre. La ville et ses habitants étaient endormis. Ou presque. Les lumières du centre ville et des rues de la capitale répendaient leur flux, tels des flammes immobiles sur le ciel limpide et noir, couvrant ainsi les étoiles. Au dessus du cimetière, les courtisane de Dame Lune scintillaient tout leur soul, malgré le léger brouillard. Pas une âme de rôdait autour. Même près de l’Eglise imposante il n’y avait personne. Et pourtant le son de la cloche indiquait bien que l’on enterrait quelqu’un, renforçant l’ambiance peu accueillante et presque inquiétante. Un croassement de corbeau. Le souffle froid et léger d’un courant d’air. Le son d’un pas sur les pavés, régulier, presque en rythme avec le glas funèbre. Qui donc pouvait bien avoir l’audace de s’aventurer ici ?

Le Prince Zachariah Nightingale, s’ennuyant presque à en mourir chez lui, avait pris l’initiative – malgré les plaintes de son serviteur – de sortir cette nuit là, prendre l’air. Visiter la ville de nuit ? Et pourquoi pas ? Mais pour rendre la visite plus exitante, il s’était vêtu tel une lady. Ainsi, il avait laissé ses long cheveux roux flamboyant et raides détachés, ayant arrangé tout de même sa frange pour qu’elle soit sur le coté et maintenue ainsi par une pince décorée d’une rose en velour noir. Son visage ? Il n’avait pas eu besoin de faire grand-chose, ses traits et ses yeux étant déjà bien androgyne. Il avait juste mis un léger maquillage pour vraiment dire qu’il était bien une Lady mais il n’avait pas eu besoin d’un masque de poudre et d’ombre à paupière pour donner vraiment l’impression d’être une femme. Seulement, il n’avait pas eu envie d’aller se promener vers le centre ville en réalité. Il avait déjà prévu de venir la nuit près du cimetière. Etrange non ? Uhu. Vraiment, il avait des goûts des plus macabres. Revenons à sa tenue. Un corset noir, des brassières de velour, décorées de dentelles et de satin noir, lacées autour de ses bras, la jupe de sa robe s’arrêtant au niveau des genoux sur le devant, et trainant presque sur le sol à l’arrière, de grandes bottes en cuir noir à talons. En accessoire, rien d’autre qu’un simple éventail. Il faisait frais ? Et alors ? Bien entendu, sous sa jupe il s’était arrangé pour garder quelques un de ses outils favoris.

Il entra dans le cimetière d’une démarche lente, légère, pleine de grâce - presque divine. Le vent glacial faisait virevolter ses cheveux derrière lui. Arpentant les allées entre les tombes, les observant une à une avec un sourire plein de malice, il s’arrêta devant l’une d’entre elle. Sur la croix un peu couverte de mousse, montrant que le temps et les années avaient commencé à ronger la pierre, un corbeau noir se tenait là fixant de son œil sombre le Prince. Pendant bien dix minutes, cet échange ne s’arrêta pas. C’était comme s’ils se parlaient l’un à l’autre par la pensée. Et puis, avec un léger rire, le Prince abandonna le corbeau sur sa croix, continuant sa visite. Il se mit à murmurer à lui-même quelques vers, lui revenant alors à l’esprit :

« Then methought the air grew denser, perfumed from an unseen censer
Swung by Seraphim whose footfalls tinkled on the tufted floor.
« Wretch » I cried, « thy God hath lent thee- by these angels he hath sent thee
Respite and respite and nepenthe, from thy memories of Lenore !
Quaff, oh quaff this king nepenthe and forget this lost Lenore ! »
Qoth the raven « Nevermore ». »

The Raven. Messire Edgard Allan Poe. Le Prince l’avait toujours trouvé merveilleux dans son univers gothique et morbide. Tout aussi macabre que ce cimetière en cette belle nuit bien froide. Il s’arrêta soudainement. Le défilé funèbre venait d’entrer dans le cimetière. L’enterrement allait commencer. Le glas sonnait encore. Par une certaine forme de respect, le prince resta silencieux, dissimulé dans l’ombre. De nouveau un corbeau croassa. La lanterne du prêtre rendait les ombres des personnes en deuil encore plus spectrales qu’elles n’étaient. Cela dura une bonne heure, puis le petit groupe quitta le cimetière, qui fut de nouveau plongé dans la pénombre. Le brouillard, se leva un peu, la lumière lunaire éclairait le lieu. Rejetant tout respect pour les morts, le Prince s’asseya sur une pierre tombale croisant les jambes, la tête dans sa main droite, accoudé sur sa cuisse, le regard perdu dans le ciel, comme plongé dans ses pensées. Allait-il rencontrer quelqu’un ce soir ? Eh.. Qui d’autre que lui aimerait trainer dans un cimetière ? Existerait il ici à Londres un être presque aussi morbide que lui ?
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MessageSujet: Re: Requiem For The Lost Ones [PV Delilah]   Requiem For The Lost Ones [PV Delilah] Icon_minitimeMer 25 Aoû - 20:03

Il s'était senti obligé d'y aller. Depuis que l'opium ne lui offrait plus comme repos funeste que la vision du corps affreusement mutilé et sanglant de la danseuse assassinée récemment, Delilah ne voyageait plus à son aise, chaque envolée n'était devenue que souffrance et peine, qu'une immense plaie béante qui réveillait violemment ses propres blessures à peine cicatrisées... Tous ces coups de poignards invisibles, ces humiliations, cette déchéance pour l'argent... non pour la survie. Qu'importe, tout cela n'était qu'une honte infâme pour le jeune homme, une nausée incurable et latente, tapie en lui comme un serpent prêt à bondir tout crochet dehors pour le consumer de l'intérieur. Alors après une énième fois où le corps tantôt décharné, tantôt d'une fraîcheur morbide auréolée de son sang âpre, lui avait fait quitter le pays des Merveilles, il avait entendu le glas. Il n'était pas au cabaret ce soir-là. Mais il savait que ce soir, le corps de la malheureuse retournerait à la terre qui l'avait fait naître. Drôle d'idée de l'enterrer le soir d'ailleurs. Soit disant que c'était une de ses volontés, elle était un oiseau de nuit après tout. C'était lorsque le soleil mourrait qu'elle s'épanouissait. Telle une fleur nocturne à qui l'on aurait volé toute l'odeur et le suc. Il allait devoir trouver une raison de quitter la demeure de Lord Desreal maintenant.

Les négociations ne furent pas difficiles, Delilah savait se montrer des plus … convaincants quand il en avait réellement envie. Et il fallait avouer que Leandre n'était pas des plus coriaces non plus. Disons que le jeune français avait usé de ses talents... linguistiques, tout était plus facile ainsi. La chair est faible et Leandre l'était particulièrement. Il souhaitait qu'un des gens de la maison l'accompagne, le roux refusa, il n'avait pas besoin d'un chaperon pour aller à une cérémonie religieuse. Maudit soit sa jalousie ou sa peur, il était un homme, l'assassin ne toucherait pas à sa chair, il n'était pas à son goût. Même si parfois, Delilah avait la peur profonde de se retrouver face à cette ombre avide de sang, ça ne durait jamais longtemps. Il ne fallait pas mêler féminité et travestissement ou encore androgynie. Et puis sinon, il prendrait le temps de prouver par A + B au tueur qu'il n'était pas la victime idéale. Bref. Il était devant son miroir, à contempler dans la lumière tremblante des candélabres sa silhouette frêle. Et dire que Leandre le suppliait presque de manger maintenant. Il n'allait pas se briser comme une brindille non plus. Et puis on n'avait jamais vu un danseur bien en chair, c'était bon pour les opérettes ou les bouffes ça, lui n'était pas de ce genre-là, avec une formation classique, on lui avait inculqué ce culte du corps maigre. Il décida enfin à s'habiller, il le fallait, malgré tout l'air était frais et il serait plutôt mal vu d'aller à ce genre de joyeusetés nu... Même s'il savait que la danseuse aurait aimé l'idée.

Enfin tenue de deuil n'implique pas une stricte austérité. Aussi avait-il revêtu un costume trois pièces en velours noir ras, à la veste cintrée et au short évasé, orné ses jambes pâles de bas de simple coton noir à la jarretière simplement ornée d'une cocarde de fine dentelle noire. Des petites bottines noires, son loup de dentelle préféré cachant délicatement son regard mordoré, sa toison d'or roux simplement relevée en catogan. Il n'y allait pas en tant que cousin germain de tel Lord, mais en tant qu'artiste, on ne devait pas non plus le reconnaître au premier coup d'œil. Puis il se doutait que les plébéiens qui seraient présents n'étaient pas de la haute, alors qu'on l'assimile à une quelconque silhouette noble n'était pas un problème. Leandre avait fait mandé un fiacre, un baiser à peine effleuré sur ses lèvres pâles et Delilah partait de Mayfair pour se rendre au cimetière. Il n'était pas du tout cul-béni alors la cérémonie à l'église, il s'en moquait. Il n'y avait personne qui nous réceptionnait lors du grand black out, juste le noir et le néant, juste les vers qui allaient se réjouir avec notre carcasse. Mais autant ne pas effrayer le peuple et le bercer de douces illusions. Delilah avait beaucoup d'estime pour cet allemand qui parlait de la religion comme l'opium du peuple. Chacun son opium et les moutons seront bien gardés, n'est-ce pas?

Il rejoint donc la procession au cimetière. Un petit groupe. Il détonnait presque dans ce paysage de miséreux, d'hommes tristes de perdre leur petite danseuse préférée, il n'osa même pas saluer la famille de la défunte de peur de les importuner. Il se tint à l'écart durant la cérémonie et la mise en terre, il n'était rien pour ces gens-là, ni même pour cette fille en fait. Il voulait juste qu'elle parte de ses voyages qu'elle lui gâchait allègrement. Et venir ici, c'était en sorte expier et chasser cette macchabée de ses chasses au dragon. Même Leandre savait pertinemment qu'il y avait deux moments où il ne fallait surtout pas déranger le jeune homme: les voyages et les répétitions. Et son pauvre cerveau malade se focalisait sur cette défunte. Au bout d'une heure de pleurs divers et variés, de prières que personne n'entendrait là-haut (à part quelques corbeaux) le groupe partit et Delilah se retrouva seul face à la sépulture toute fraîche et d'une simplicité affolante. Il regarda longtemps le nom et les dates qui ornaient la petite croix. Stupide fille. Non vraiment, il les détestait toutes dans la faiblesse de leur sexe. C'était tellement plus simple de vider de ses viscères une malheureuse... Il prit une fleur fraîche sur une tombe voisine, s'excusa platement auprès du cadavre et la posa sur la tombe de la danseuse. Et maintenant, elle avait intérêt à ne plus revenir, il y avait d'autre moyen d'attirer l'attention sur soi, diable! Il déambula dans le cimetière, appréciant le calme reposant de la mort, les reflets lunaires sur les marbres plus ou moins récents, le froissement de la mousse quasi-ancestrale, l'odeur … Une ville mortuaire bien loin de l'agitation de Londres la merveilleuse. Marchant d'un pas silencieux, Delilah perçut un froissement de tissus qui ne venait pas de lui (il pourrait le jurer sur la tête de sa défunte mère!). En contrebas de l'allée où il se promenait, il aperçut la silhouette corsetée d'une Lady, tranquillement assise sur le dernier logis qu'un quelconque homme. Ah, certain avait de la chance jusque dans la mort! Il se glissa doucement sous la barrière de son allée et s'assit sur le petit muret juste derrière la tombe occupée.

Cependant quelque chose clochait. Delilah le sentait. Il ne fallait pas oublier que le jeune homme vivait dans un monde de travestissement et de quiproquo des sexes depuis ses 12 ans aussi savait-il percevoir le vrai du faux. Et cette lady-là ne devait avoir de féminin que ses atours s'il en croyait la carrure (certes fine) de la demoiselle. Surtout que la dite-demoiselle devait bien avoir... 15 centimètres de plus que lui. Il croisa ses jambes fines et se para d'un sourire en coin avant de lancer dans un murmure.

« Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir, / Du passé lumineux recueille tout vestige! / Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige... / Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir!* Qui aurait cru croiser en un si funeste lieu une telle apparition, entre faune et nymphe.




[HJ: *Harmonie du soir, Baudelaire]
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MessageSujet: Re: Requiem For The Lost Ones [PV Delilah]   Requiem For The Lost Ones [PV Delilah] Icon_minitimeVen 27 Aoû - 23:48

Plongé dans ses pensées. Voilà l’état de Zachariah. A quoi pensait-il ? Eh bien à comment trouver celle qui vivra avec lui toute sa vie. Mais au fond, avait-il vraiment envie de finir ainsi ? Pas vraiment. Ca le forcerait à bannir ses petits plaisirs libertins. Franchement. Vous imaginez, vous, un libertain vivre tout sa vie marié ? Ou alors faut que sa femme soit vraiment…comment dire… compréhensive, pas possessive, et déjà qu’elle accepte de se colletiner un mari amoureux de sa liberté. Niet pour une femme qui l’empêcherait de faire ce qu’il veut. Et connaissant son père, s’il ne revient pas avec une épouse, il se retrouvera avec une marâtre qui serait draconnienne. Et ça c’est NON ! Si cela venait à arriver, il était prêt à faire ses bagages et à ne plus remettre un pied dans son pays. Tant pis pour la couronne, il pourra la donner à Julius, de toute façon ce gamin ne voudra jamais se marier, son idole c’est lui Zachariah et Julius n’a d’yeux que pour lui… Erk. Répugnant. Dire qu’il avait failli l’embrasser… Ah non rien que d’y repenser… Bref.

Un silence absolu – enfin, pas si absolu puisqu’il y a toujours un corbeau pour briser ce silence- régnait sur le cimetière. Du coin de l’œil, Zachariah avait finit par apercevoir une ombre qui déambulait parmi les pierres tombales. Un membre de la procession précédente ou bien un simple visiteur ? A moins que ce ne soit simlpement qu’un invidu qui vient là simplement pour rendre visite à feu un proche… L’ombre devint silhouette. A en juger de loin, il s’agissait d’un homme. Tout vêtu de noir, il ne pouvait pas être un simple individu venu là par simple envie. Ce dernier semblait l’avoir vu aussi puisqu’il l’entendit se glisser derrière lui pour s’installer sur le muret. Il était tout de même un peu sur la gauche ce qui permit à Zachariah d’entrevoir quelques mèches qui, oh la belle coincidence, étaient de la même couleur que ses cheveux. Il sentit toute l’attention que le nouveau venu portait sur sa personne. Cette fois, la voix de l’inconnu brisa totalement le silence presque religieux qui se trouvait dans ce lieu. Et comme parlant à lui-même, il se prit plaisir à dire quelques vers à son tour en guise de réponse :

« Et, dans cette nuit funeste, / Je cherchais en vain le reste / De mes jours évanouis.* »

Cependant, se contenter de cela aurait pu vexer le possesseur d’une aussi belle chevelure que la sienne – quoi que, tout égocentrique qu'il est, il pensera plus que c’est la sienne la plus belle, uhu… - Il développa alors sa réponse :

« Baudelaire… Harmonie du soir… Vous avez bon goût cher ami. Bien bonne question que vous me poser là. Je vous répondrai simplement ceci : je suis là par plaisir. C’est déjà plus excitant d’être là qu’au milieu d’une foule de populasse qui s’extasie devant tout et n’importe quoi. »

Faune, nymphe… Il aurait préféré le parallèle avec d’autres êtres mythologiques… Des êtres un peu plus gracieux que les faunes tout de même…Apparement, l’homme devait avoir remarqué que Zachariah n’était pas du tout ce qu’il prétendait être. Il l’avait bien compris et donc n’avait pas cherché à cacher sa véritable voix derrière une voix de fausset peu crédible, même si bien sûr, imiter une voix de femme était un véritable jeu d’enfant pour Zachariah. Il se mit à réfléchir. Il ne s’était pas arrêté à une seule tombe et s’était délibérément dirigé vers lui. Il n’était pas venu là pour retrouver un proche mort quelques temps plus tôt. Il ne pouvait être qu’un membre de la procession précédente. Qui venait d’être enterré ? Un membre de la famille ? Quelle était la cause de la mort ? Voyons, Zak, toutes ses questions risquent de troubler ton interlocuteur ! Mais c’est vrai que tu ne fais pas dans la douceur toi, uhu.

« Puis-je savoir qui vient d’élire domicile en ce bien triste lieu ? »

Et comme si cela ne suffisait pas, il ajouta :

«Comme un lion plein de rage / Le mal a brisé mes os / Le tombeau m'ouvre un passage / Dans ses lugubres cachots ; / Victime faible et tremblante, / A cette image sanglante / Je soupire nuit et jour ; / Et, dans ma crainte mortelle, / Je suis comme l'hirondelle / Sous les griffes du vautour *»

*[HJ : Jean-Baptiste Rousseau, Ode ]
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MessageSujet: Re: Requiem For The Lost Ones [PV Delilah]   Requiem For The Lost Ones [PV Delilah] Icon_minitimeSam 4 Sep - 17:14

Delilah aurait pu se pâmer de plaisir comme une Pythie adorant Apollon à la simple évocation de son seigneur et maître Jean-Jacques Rousseau. Un homme interdit, blâmé, chassé, mort seul et dans tout son génie funeste. Le père du Romantisme français. Tout ce qui était des plus séduisants chez un artiste, un incompris enivré par son propre talent... bref. Le français aimait beaucoup feu-Rousseau et pourrait faire son éloge pendant des heures... mais ce n'était pas le sujet de la conversation pour ce soir. On le félicita pour son bon goût, le français apprécia... peu de gens connaissaient réellement Baudelaire autre que pour ses frasques. Un petit sourire en coin vint orner le visage d'opaline du rouquin. La « lady » était là par plaisir, uniquement pour ça. Quel drôle d'énergumène il avait en face de lui... peut-être que la nuit ne serait pas si funeste que ça alors. La « lady » déplora aussi le caractère grouillant et superficiel du centre de Londres. Ah forcément, quand on est un peu excentrique, se mêler à la populace est un exercice difficile: se confronter à ceux qui n'ont rien et qui vous envie n'est jamais une expérience des plus merveilleuses. Le tout et le n'importe quoi n'était qu'un étalage de luxe et de volupté que ces gens ne pouvaient même pas imaginer en rêve. Delilah pensa doucement que cette « lady » ne devait pas avoir fréquentée les milieux démunis... en même temps, il n'y avait que les usurpateurs dans son genre qui pouvaient se targuer de savoir ce qu'était la misère. Ce n'était pas comme si cela avait été une obligation, la mort ou la pauvreté, le choix est vite fait. C'était pour ça que dans un sens, le rouquin était très fier de ses activités « nocturnes », il offrait du rêve gratuitement à ceux qui trimaient au prix de leur sang chaque jour. C'est sur que humainement parlant, ça n'était pas la gloire dont tout le monde rêverait. Mais le français était satisfait de ça, la gloire... le renom... c'était à Leandre de les lui servir sur un plateau d'argent, chacun a sa croix à porter.

La « lady » brisa à nouveau le silence du cimetière pour lui demander avec rhétorique qui il pouvait être pour venir hanter de sa présence fraîche un endroit aussi funeste. Il ne perdait pas le nord, c'était certain. Puis de nouveau, des vers du grand maître s'élevèrent dans l'air morbide, amenant avec eux la chaleur oppressante de la poésie de Rousseau. Il décroisa ses longues jambes de danseur et soupira doucement. La nuit était belle, les morts étaient silencieux, le corbeau farceur s'en était allé. Dans les allées, on entendait le bruit de pas de quelques visiteurs audacieux, de quelques gamins se croyant puissants et immortels, courageux d'aller défier les morts. Mais tous ces bruits étaient entourés d'un doux cocon opaque, le silence abrupt de la mort, le silence qui nous caractérisera tous un jour. Dans le néant.

« Je suis l'être et le non-être, celui qui mens et qui se joue de tout. »

Ce soir, il était masqué, il avait donc le second rôle. Et oui, belle « lady » nous avons tous une part de secret qui nous vêt. Qui nous amuse ou pas. Qui nous protège ou pas. Chacun revêt son costume et endosse son rôle selon la distribution, bienvenue dans le théâtre du macrocosme: paraît mais ne sois pas. Il se laissa glisser du muret et de son pas félin, se planta devant la « lady ». Il attrapa la longue main fine de celui-ci et murmura:

« Quel parfait impoli je fais. »

Il s'inclina doucement et fait un baise-main aussi léger qu'éphémère à sa captive. Puis releva son regard mordoré, dissimulé sous la fine dentelle noire et sourit à son interlocuteur.

« Bienvenue dans les confins de la Londres mortuaire, où le silence est roi et où les morts ne vous jugent pas. J'oserai même dire que nous sommes à leurs orbites vides des apparitions effrayantes dans toute notre chair chaude et vivante. »

Il lâcha doucement la main de l'inconnu et s'assit nonchalamment sur la concession derrière lui. Une enfant de quelques mois. Bien triste sort et parfaite injustice de la loi du plus fort.

« Seigneur, quand froide est la prairie, / Quand dans les hameaux abattus, / Les longs angélus se sont tus... / Sur la nature défleurie / Faites s'abattre des grands cieux / Les chers corbeaux délicieux.* »


*Les Corbeaux A. Rimbaud
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MessageSujet: Re: Requiem For The Lost Ones [PV Delilah]   Requiem For The Lost Ones [PV Delilah] Icon_minitimeMar 7 Sep - 18:55

Le cimetière l’inspirait plus qu’il ne le pensait. Et puis maintenant qu’il était en belle compagnie avec un rouquin, tout ne pouvait être que Luxe, calme et volupté même dans un lieu aussi morbide. Plus ca allait, plus la conversation ressemblait à un concours de citations morbides. Huhuhu… en même temps comment ne pas penser à ces poètes dans un lieu pareil ? Il avait vraiment bien fait de quitter son manoir planté en pleine campagne, pour venir ici, sans même prendre la peine de traverser le centre de Londres. Oh mais le problème n’était absolument pas le fait qu’il soit exentrique ! Il s’en fichait de choquer les âmes chaste et pieuses ! Il était libre de s’habiller comme il veut. Ammoral ? On peut dire ça oui. Mais ce n’était pas non plus le genre de Zachariah d’aller dans le sens de la morale. Son divertissement favori le montrait assez…huhuhu… Il est vrai en revanche qu’il n’aime pas qu’on ne le juge que pour son apparence et qu’on lui dise qu’il ne peut pas comprendre la misère d’un homme lui qui avait tout eut à sa naissance à savoir, la richesse, la beauté divine et la liberté. Ca le foutait en rogne. Les hommes sont si idiots et si misérables. Au moins en Prusse, quand il va voir les pauvres, il est toujours bien accueilli, lui qu’on prend pour un Ange du fait de sa générosité. Ici à Londres c’est des pauvres ères pire que des gueux qui ne souhaitent que rester dans leur misère et dans la fée verte pour crever plus vite ou alors pour avoir le plaisir de se noyer dans la Tamise.

Le prince avait demandé au rouquin avec une forme de rhétorique qui pouvait bien avoir été enterrer mais ce dernier pris la question pour lui. Marf, ce n’est pas plus mal. Il esquissa un sourire. Ses oreilles perçurent le froissement des vêtements de celui qui se tenait derrière lui. Le corbeau s’était tu. Tout était silencieux. Des gosses venaient de faire leur entrée dans le cimetière. Zachariah avait pu entendre leur rire enfantin. Sans doute des enfants des rues… C’étaient certainement pas des gosses de riches qui viendraient jouer ici… Même si lui le faisait… Mais lui était une grande exception. La réponse du Rouquin amusa beaucoup Zachariah. Un mystère ambulant ? Hmm… Intéressant… Il pourra ainsi s’amuser à trifouiller cet être pour dévoiler tout ses mystères. Ca avait le mérite de rendre les choses plus excitantes… D’un mouvement de la main, il pourrait simplement soulever cette dentelle qui voilait ses yeux. Tout l’être du rouquin qui se tenait devant lui, lui donnait envie de jouer avec lui. Et puis avec une allure de gentleman, il lui fit un baise main et lui adressa un sourire. Awwh ! Il lui souhaitait la bienvenue dans le lieu le plus glacial de Londres à savoir le cimetière ! comme c’était touchant ! Uhu… Apparition effrayante ? Uhu. Ca lui convenait à Zachariah. En même temps, ses victimes l’avaient toutes pris pour un ange au début et en étaient arrivées à dire qu’il n’était qu’un démon. Uhu… Il aimait l’ambiguité de son être. S’assayant en face de lui sur la tombe d’un nourisson, il se mit à réciter des vers de Rimbaud.

« C’est gentil à vous de m’accueillir en ma future demeure. Laissez moi vous souhaiter également la bienvenue ici, la maison des morts, où tout ce qui est poussière retourne à la poussière. Mais vous n’avez pas vraiment répondu à ma question. Auriez vous simplement l’obligence de me dire qui vient d’être enterré ici ? »

Il eut un fin sourire. Décroisant les jambes, il se leva et s’approcha de l’homme. S’il savait à qui il avait affaire ! Zachariah était tout excité... Il allait pouvoir avoir un vrai petit divertissement… Avec un nouveau jouet… Oh oui ! Il allait jouer avec ce petit rouquin… Il s’assit près de sa proie, tel un rapace, réduisant ainsi la distance entre lui et le rouquin.

« Enchanté de vous rencontrer, Monsieur. »

Et puis lui murmurant à l’oreille, toujours avec son sourire.

« J’ai toujours aimé les êtres pleins de mystères comme vous. Cela n’a pour effet que de me mettre d’humeur joueuse…»

Effrayer le petit être qui se tenait à côté de lui ? Mais où pouvait-il fuir ? Le Prince ne laissera jamais sa proie lui glisser entre les doigts. Surtout quand il meurt d’envie de jouer, de soulever les divers voiles et déguisements qui recouvraient l’être qui se tenait là avec lui.

« Laissez moi me présenter. Je suis ce qui jamais ne meurt, ce qui jamais ne change. Je suis la banshee qui hurle le long de la rivière annonçant votre mort prochaine, la diane effrayante des morts qui résonne… »

S’étant écarté de son voisin, il le scruta du regard, se préparant à détailler sa réaction. ..
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MessageSujet: Re: Requiem For The Lost Ones [PV Delilah]   Requiem For The Lost Ones [PV Delilah] Icon_minitimeDim 7 Nov - 19:37

Delilah savoura doucement la brise nocturne sur son visage masqué. Décidément, si on lui avait dit qu'il aurait une conversation poétique avec un inconnu travesti en lady dans un cimetière, il aurait ri. Force était de constater qu'il ne rêvait pas et était parfaitement sobre. Chose déjà incroyable en soi. La voix de l'inconnu s'éleva à nouveau, résonnante tout en étant feutrée dans ce dialogue morbide et spirituel. Il lui souhaita à son tour la bienvenue au royaume où l'on revient à la poussière. Puis lui fit remarquer qu'il n'avait pas répondu à sa question. Effectivement. Inconsciemment, Delilah avait évité la question, la tourner autrement pour éviter de parler d'elle. Mais là, à part s'il était un sombre imbécile, il ne pouvait pas contourner l'interrogation. Il soupira doucement. Mais à peine allait-il ouvrir la bouche que son compagnon nocturne se déplaça tel un chat noir dans l'ombre et se retrouva à ses cotés. Le roux fut légèrement surpris mais n'eut pas de mouvement de recul. Dans un tel endroit, il était stupide de craindre la mort. L'homme lui rendit la politesse et se pencha sur lui pour lui murmurer quelques mots à l'oreille. Le français déglutit doucement. Non, il n'avait pas peur, il était... un peu décontenancé par l'attitude franche du noble. Tant mieux s'il était d'humeur joueuse, Delilah n'était plus à même de réciter des vers dans un tel endroit. Pourquoi la mort devait-elle être forcément signe de tristesse et de mélancolie... les danses macabres étaient le parfait exemple de l'amusement que pouvait procurer la mort.

L'inconnu se présenta, d'une manière tout aussi littéraire et mystérieuse. Manière délicieuse de dire qu'il s'agirait d'un jeu d'aveugles, de cachoteries, de découvertes. Soit, Delilah jouerait lui aussi. Il ne pensait pas risquer grand chose. Son voisin se recula doucement et le jeune homme lui répondit d'un sourire.

« Enchanté de faire votre connaissance. Quelle mort m'annoncez-vous alors? Mes vices me feront-ils pourrir de l'intérieur? Ou tomberais-je entre les mains habiles d'un détraqué qui fera de moi un véritable chef d'œuvre sanglant? »

Delilah pouvait se targuer de ne pas avoir peur de la mort. Il ne dramatisait pas. Chacun avait un temps à passer sur terre et la mort n'était qu'une étape vers le néant et l'autosatisfaction du rien. Il porta son regard masqué devant lui.

« Pour vous répondre... c'est une danseuse du cabaret qui a été enterrée ce soir. Sauvagement assassinée. Je ne la connaissais pas, mais son image hantait mes voyages, alors dans un élan de superstition, je me suis dit que lui faire l'honneur d'être là à sa mise en terre me permettrait de ne plus voir ses entrailles tâcher mon plancher. »

Delilah soupira doucement, ses boucles rousses éparses dansant légèrement dans le vent, espèce de souffle mortuaire s'élevant presque des tombes. Il ferma les yeux.

Plus un bruit humain dans le cimetière. Le soir avait drapé l'endroit, les enfants s'étaient tus, étaient rentrés chez eux, sûrement pour dîner sous l'œil attendri de leur mère et celui fier de leur père. Les pleureuses étaient parties, les promeneurs avaient jugé bon de stopper leur effort et avaient rejoint leur logis. Le gardien ne tarderait pas à rejoindre sa petite bicoque, surveillant d'un air endormi ceux qui ne peuvent plus parler. Mais eux, que faisaient-ils là, réellement, entre deux gouffres, assis sur une tombe, à s'écouter religieusement. Delilah savait pertinemment qu'importe l'heure à laquelle il pousserait la porte de l'hôtel particulier, il subirait le courroux du maître des lieux. Parti trop vite, sans un mot, pas rentré pour le dîner, pas rentré pour se coucher, pas rentré pour le petit déjeuner, pas rentré pour paresser au lit en une compagnie martiale et inquisitrice, pleinement propriétaire de son propre corps. C'était ce qui plaisait au français, d'être sous la contrainte d'un contrat qu'il respectait à sa guise. Peut-être que dans tout son masochisme malsain, il aimait voir Sir Desreal entrer dans une rage jalouse et lui montrer à sa façon qu'il n'était qu'à lui. Oui au fond... vis dans la douleur et tu la chercheras quoi qu'il arrive, même dans le plus irascible des bonheurs de surface.

Il tourna le visage vers la « lady » et eut un sourire en coin.

« Banshee... je n'entends pas ton cri et j'espère que tu m'annonces de belles choses. Et si tu es d'humeur joyeuse... comment t'amuses-tu? Je pourrais me joindre à toi, la nuit et son éternité nous appartiennent. »



[ Toutes mes excuses pour ce retard inadmissible. Comme dit en MP, pour me faire pardonner, tu peux faire quasiment tout ce que tu veux de Lilah xD ]
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