À la recherche d'un ange [Pv Ciel, Ren, Raphy...]

Il y a en effet eu pas mal de changements... Ombre est mort, Haziel est dans le coma depuis, mais Raphaël ignore encore certaines choses.
Le ''pantin'' ignore quoi faire pour aider ou sauver l'ange et il ne veut pas que Raphaël s'inquiète.. Il sait juste que Ciel l'a emmené au manoir. Il aurait pu l'achever, de lui même ou par Sebastian mais... Il n'a pas supporté les supplications de Ren qui ne voulait pas perdre son ange... En réalité, Ciel compte bien l'enrôler ou le détruire... Même pour son chaton, il ne peut pas laisser passer des choses... Mais il l'a déjà fait après tout... Pardonner...
Neith ce soir là avait déserté son poste, emmené Raphaël loin du cimetière. Il ignorait si Ombre allait trahir sa promesse et s'en prendre au contorsionniste, mais il ne voulait pas tenter le diable. Neith ne s'était pas préoccupé de l'autre personne, mais après coup il espérait qu'il aille bien. De toute façon Raphaël ou Arsy auraient été pour Peter des amants potentiels, il ne s'en prenait qu'aux femmes après tout. Neith reste depuis avec son petit ange à lui, avec Raphaël. Il a toujours son atelier en ville où il confectionne des vêtements et des accessoires, mais il a droit à sa propre tente maintenant où il apporte petit à petit des affaires, s'installant au cirque avec tout son fatras.

Neith sait pourquoi le lien est rompu, il sait pourquoi Haziel ne vient plus. Il le ressent aussi ce vide, et ni Raphaël ni Neith ne peuvent combler mutuellement ce manque, car Haziel est irremplaçable. Il est là pour Raphaël et il a besoin de lui, mais l'ange avait quelque chose de spécial. Voir le contorsionniste de plus en plus inquiet délie la langue du pantin qui avoue ce qu'il s'est passé, confidence sur l'oreiller comme on dit. Il ne voulait pas qu'il s'inquiète. Haziel n'est pas mort mais risque de ne jamais se réveiller, Nelh a bien fait les choses. Il est beaucoup plus âgé qu'Haziel et savait comment neutraliser une créature plus jeune. Bien sûr ce détail est caché pour ne pas inquiéter Raphaël, le Shini faisant toujours partit des membres du cirque et puis il ignore que ce dernier a déjà malmené son amour. Neith n'a pas pu cacher très longtemps ce secret, il a dit à Raphy où trouver l'ange, mais il faut se douter que la rencontre avec Ciel sera peut-être étrange. L'artiste ignore tout de Ciel, juste les rumeurs peut-être, se rappelle-t-il lorsque « Smile » était parmi eux ? Peut-être qu'en le voyant, Raphaël se rappellera. En tout cas, il est des plus perspicace.

Neith lui a confectionné une magnifique tenue. Pas trop aristocratique, mais digne d'un bourgeois relativement fortuné. Neith fait des merveilles avec peu de choses. Ce tissus est de qualité, il vient de Haziel, il en a tout un stock, pouvant ainsi créer des centaines de tenues les plus merveilleuses les unes des autres. Raphy n'aura pas à s'inquiéter de ce que pense Ciel. Le Comte s'est adoucis depuis quelques temps, restant égal à lui même envers les vrais méchants mais il y a quelque chose qui a changé. Il ne sera peut-être pas chaleureux mais il ne sera pas non plus méprisant ni cinglant. Raphaël a souffert, et Ciel a peut-être entendu son histoire, de Neith, d'Haziel ou Ren et non il ne s'en moque pas.

Raphaël ignore probablement le lien qu'il y a entre le Cirque et Ciel, pourquoi le cirque existe, pour quelle raison Raphaël a la chance d'être parmi les artistes. Un jour peut-être l'apprendra-t-il. En attendant, le Comte ne met plus les pieds là bas et il semblerait qu'il y ai comme une tension entre le petit noble et le cirque. A peine les grilles du manoir passées, la présence de Raphaël était repérée. Peut-être pas par tout le monde mais au moins par Sebastian. Il est occupé, et c'est lui normalement qui doit accueillir les invités mais le jeune Maître lui a demandé quelque chose qui retient toute son attention. Pour une fois il va faire confiance au quatuor infernal. Michaël est aussi occupé, Bard se bat avec son diner, Tanaka est indisponible comme toujours et Meirin tente de ne rien casser. Alors ce sera le petit Finny qui vient accueillir l'artiste. Il ouvre la porte après avoir entendu le heurtoir cogner, le blondinet au visage d'ange lève les yeux vers Raphaël et avec un gentil sourire.

'' Bonjour, bienvenue. Le jeune Maître nous a prévenu de votre visite. ''

Il n'a pas énormément de choses à dire mais il se pousse pour laisser entrer Raphaël. Il va probablement l'emmener directement dans la chambre où a été installé l'ange. Ren y passe un peu de temps mais il a changé aussi. Raphaël ne peut se rendre compte, ne connaissant pas le chaton, mais chacun ici a remarqué, mettant sur le compte, la douleur de la situation. Ciel a accepté de soigner et protéger l'ange, ignorant combien de temps il va rester là. La porte est là, enfin et Finny l'ouvre pour laisser entrer Raphaël. Il ne sera pas dérangé, il y a même du thé qui l'attend, sans doute tout juste apporté par Sebastian, sans qu'il ne se montre. Si aucun de cette demeure ne connait l'histoire de Raphaël, il est plus que certain que lui, Sebastian, sache déjà qui est Raphaël et son passé. Peut-être pas en détail mais il sait.

'' Le Comte est dans son bureau, il viendra vous voir tout à l'heure. ''

Ensuite, Finny se retire, il a des choses à faire et Raphy n'est pas le visiteur le plus dangereux qu'ils aient reçu, même si celui-ci fait partit du cirque.

[J'ai fait intervenir Finny, ça fait longtemps, j'espère que ça ne te dérange pas et que ça te plait ^^]

Raphael continuait de caresser le visage de l’ange endormi, espérant toujours qu’il se réveille. Malheureusement, il restait aussi immobile qu’un gisant, paisible dans ce sommeil ensorcelé. Pendant un moment, le contorsionniste oublia qu’il était dans le manoir des Phantomhive et qu’il était possible qu’on l’entende. D'ailleurs, à peine avait-il exprimé ses regrets face au passé qu’une voix s’éleva derrière lui, celle d’un adolescent qui parlait d’un ton sans émotion.

Le jeune homme se redressa et regarda derrière lui. Ciel Phantomhive se tenait là, à la fois si jeune et si vieux. Sa maturité le faisait paraître plus âgé, mais il restait cet adolescent qui n’avait pas fini de grandir. Contrairement à ce qu’il pouvait penser, il avait bien pris quelques centimètres depuis la dernière fois qu’il l’avait vu, mais Ciel n’était pas encore entré dans la phase la plus active de sa croissance.

— Désolé, mais tout ce qui me reste, se sont des souvenirs et il m’est impossible de les oublier, pas quand je vois ça… Je lui ai dit des choses tellement horribles en plus.

Raphael déglutit. Il ne voulait pas pleurer devant Ciel, mais les émotions étaient très fortes et il se sentait si mal et si impuissant.

Sweet… C’est le surnom qu’on lui a donné au cirque. Entendre Ciel l’appeler ainsi le fit sursauter. Non, il ne se souvenait pas de Smile… ou peut-être vaguement. Peut-être l’avait-il vu du coin de l’œil durant un entrainement… À moins qu’il ait entendu parler de lui. Oui, il est probable que les rumeurs aient été bon train au sein du cirque.

— Sweet… Seuls les habitants du cirque m’appellent ainsi… parce que je suis doux… parce que je suis faible…

Il ne fallait pas lui en vouloir, Raphael était déstabilisé par la situation. Il croyait que les anges ne craignaient rien, mais visiblement, il se trompait. Ciel n’était pas non plus là pour faire dans la dentelle. Il lui expliqua ce qui était arrivé à l’ange et qu’il était possible de le sauver à condition de retrouver le responsable. Toutefois, Ciel n’y croyait pas vraiment, car il tentait de convaincre Raphael qu’il devait continuer à vivre tout en conservant la petite partie d’Haziel qui était encore vivante en lui. Le comte n’avait pas tort et sans doute que ses intentions étaient louables, mais Raphael n’avait pas envie de l’écouter.

— Non! Depuis qu’il est dans cet état, je ne sens que du vide. Il n’est pas en moi. Le lien est rompu. Il ne sent plus rien, alors je ne sens plus rien. Je ne veux pas rencontrer ce Ren, je ne sais même pas qui il est. Haziel ne m’a jamais vraiment parlé de lui… Que brièvement. Ce que je veux, c’est retrouver celui qui a fait cela.

Sans doute parlait-il sous le coup de l’émotion, mais Raphael semblait déterminé. Il regarda le jeune comte dans les yeux.

— Si un être qui vous est cher avait des difficultés, ne tenteriez-vous pas l’impossible pour l’aider? Je sais que… probablement que je n’y arriverais pas. Il est même certain que je vais y aller ma vie, mais au moins j’aurai essayé. Je ne peux pas rester là sans rien faire. Il y a surement une solution. Pourquoi lui avoir fait ça?

Raphael retourna s’agenouiller près du lit où reposait Haziel. Ciel allait surement le trouver ridicule de réagir ainsi. Il ferait mieux de retourner à sa petite vie et d’oublier tout ça, du moins, essayé de le faire. Toutefois, Raphael avait baissé les bras plus d’une fois dans sa vie. L’un de ses rares amis se trouvait en difficulté et il voulait l’aider.

Depuis l’évènement du cimetière, Ren n’arrivait pas à dormir. Pire. Il était changé, froid, très peu locace. Il n’était doux qu’avec ses maîtres. Même Bard, Meirin et Finny maintenant évitaient de trop s’approcher du chat noir. Il s’était presque renfermé sur lui-même. Outre le fait que l’incident l’est totalement changé, une part de lui était différente. C’était comme si… En lui… Il y avait toujours Haziel. Comme si un morceau de l’ange subsistait en lui. Ce qu’il trouvait étrange surtout c’était que normalement le lien entre lui et l’ange aurait du se rompre… Et après plusieurs nuits agitées, durant lesquelles, dans ses rêves il était avec l’ange, comme dans une autre dimension, il comprit. Haziel était vivant mais en lui. L’âme – ou une partie de l’âme ? – de l’ange était vivace en lui. Cela rassura un peu Ren mais il culpabilisait encore plus d’un autre coté. Il se disait que s’il était arrivé plus tôt, il aurait pu éviter le pire. De plus, il se disait parfois qu’il aurait jamais du quitter Haziel pour le manoir Phantomhive. Il ne voulais pas montrer sa faiblesse devant Ciel et Sebastian et encore moins devant les autres, si bien qu’il avait fini par garder toute sa colère et sa douleur en lui. Mêlée à la légère froideur de l’ange, du fait de la présence de l’âme en lui, Ren était devenu presque une banquise, effrayant ceux qui n’étaient pas du tout invités à entrer sur le territoire du Comte. Il était devenu beaucoup moins… Agréable comme gardien et d’ailleurs il n’hésitait pas à employer directement les grands moyens pour chasser les inconnus. Une seule vision lui hantait sa conscience depuis que l'âme de l'ange était en son corps : celle d’Haziel empoisonné par Nelh. Oui il l’avait vu. Ou du moins, il l'avait su parce qu'il avait reçu cette âme en lui. Il en avait hurlé presque jusqu’à s’en déchirer les cordes vocales. Après c’était le néant. Un trou noir sans fin. Il avait du perdre connaissance juste après. Et lorsqu’il s’était réveillé, il n’était plus du tout au même endroit. Il s’était retrouvé dans sa chambre au manoir Phantomhive. Et puis ce ne fut pas le seul élément qu'il apprit. En fait, il savait tout. Tout ce qu'avait vécu Haziel, il le savait.

Aujourd’hui, il repensait à ce qu’il avait vu, à tout ce qui s’était passé. Il en avait mal au crâne, mais plus il restait là, plus il songeait à des actions morbides pour venger Haziel. Il fera payer au centuple l’acte de Nelh… Il savait même pourquoi il s’en était pris à l’ange… Volonté d’avoir le petit chat rien que pour lui… Mais le petit chat était déjà la propriété de Ciel et maintenant qu’il s’en était pris à celui qui lui avait donné la vie et qui lui était très très très précieux, il pouvait aller se brosser pour accéder à la moindre petite moustache du chaton, devenu plus sauvage qu’il ne l’était. Il n’avait d’ailleurs plus gout à rien. Les fraises ? Le chocolat ? Il n’en avait plus vraiment envie. Et comme son habitude à cette heure ci, il se rendit dans la chambre où se trouvait le corps d’Haziel. Selon lui, il y aurait un moyen pour remettre l’âme dans ce corps… A moins qu’il faille trouver un autre corps… Ren allait entrer dans la chambre, lorsqu’il entendit les voix de Ciel et... Sweet ? Ce nom lui rappela les souvenirs d'Haziel à sa conscience. Et puis quelque chose de bizarre se fit sentir... C'était comme si... Comme s'il était lié à ce jeune homme fragile... Et comme si... Comme s'il n'avait qu'une seule envie : le protéger... Sans doute parce que Haziel était en lui ? Il ne savait pas... C'était inexplicable...

En écoutant Ciel et Raphael, il apprit alors le seul moyen de sauver Haziel mais aussi qu’Haziel avait pactisé avec « Sweet » et rien qu’en entendant la tonalité de la voix de ce jeune garçon, il comprit ce qu’Haziel représentait pour lui. Il sentit aussi toute la douceur de ce jeune homme. Ca l’apaisait, mais ça l’attristait. Et la chaleur que dégageait l’âme de l’ange en lui s’estompait progressivement, comme si elle voulait se dissimuler. Le jeune homme ne souhaitait pas le rencontrer, et ce qu’il souhaitait c’était retrouver l’homme qui avait empoisonné Haziel ? Seulement, s’il savait que Ren connaissait le responsable et la raison, il ne dirait pas du tout ça… D’ailleurs Ren se demandait bien comment il le prendrait… Nelh venait d’attrister deux êtres en même temps, voire d’avoir anéanti deux cœurs à la fois. Il comprenait tout à fait ce que ressentait le jeune homme. Un silence s’installa. Lourd. Pesant tel une chape de plomb dans cette chambre. Adossé à l’encadrement de la porte, Ren, qui avait bien sur tout entendu de la discussion entre Ciel et le jeune garçon, jugea qu’il était tout de même temps d’indiquer sa présence. Il répondit à la dernière question de Raphael.

« Peut être parce qu’il voulait posséder quelque chose que seul Haziel possédait...»

Il quitta son poste et se mit de l’autre coté du lit, face à Raphael. Il regarda Haziel... Il serra les dents et les poings. Nelh allait vraiment payer. Se rappelant qu'il n'était pas seul, il se détendit et se tourna vers Raphael. Vêtu de sa chemise blanche habituelle, du pantalon noir habituel, et les cheveux toujours ébouriffés, ses yeux saphir fixant Raphael d’un regard perçant, si intense qu’il donnerait presque l’impression qu’il lit dans votre âme.

« Vous ne vouliez pas me rencontrer… Cependant nos routes se seraient peut être rencontrées un moment ou un autre, car vous n’êtes pas le seul à vouloir punir le responsable et à vouloir sauver Haziel… »

Il s’assit tranquillement dans le fauteuil qui se trouvait là à côté du lit, les pieds sur le siège, les jambes ramenées contre lui, le regard dans le vague, plongé dans une réflexion… intense ? Non pas du tout… Il ramena son regard sur Raphaël

« … Je comprendrais tout à fait que vous refusiez de faire équipe avec moi… Tout comme je comprends très bien votre envie d’aider Haziel… Cependant… Savez-vous au moins par où commencer ? Avez-vous la moindre idée de l’endroit où pourrait se trouver le meurtrier ? »

Et intensifiant son regard :

« Il pourrait être plus proche de vous que vous ne le pensez… Pas ici bien sûr… Il n’oserait pas, ou alors s’il osait...»

Il détendit sa jambe droite, s'accouda au fauteuil, appuya sa tête sur sa main droite et, sur le ton de la conversation, un fin sourire sur le visage, son regard quittant celui de son interlocuteur, il poursuivit :

«...je me ferai un plaisir de le tuer... »

Soudain, sans doute du fait de ce nouveau sentiment qu'il avait en lui à l'égard du jeune garçon aux cheveux blonds, il eut un air gêné ou embarrassé. Il avait du l'effrayer non ? Jamais il n'avait eu envie de lui faire peur. Aussi l'air mélancolique, il se reprit.

«...Pardon... Oubliez ce que je viens de dire... J'ai du vous effrayer... Je ne vous cache pas que depuis l'évènement du cimetière, beaucoup de chose ce sont passées en moi.... Je n'arrive même plus à dormir... Du coup, j'ai les nerfs à fleurs de peau... Pardon... »

Raphael ne savait pas que Ren était déjà dans le manoir. Ciel n’en avait pas parlé. Il lui avait simplement dit que ce serait peut-être une bonne idée qu’ils se rencontrent et panse ensemble leur blessure. Le contorsionniste ne voulait pas. Il connaissait l’existence de Ren, car Haziel lui en avait déjà parlé, mais sans plus. Que feraient-ils s’ils se rencontraient? Ils pleuraient dans les bras de l’autre jusqu’à ce qu’ils soient incapables de pleurer plus? Ce n’est pas très utile. Raphael prit la main d’Haziel et la serra doucement comme s’il espérait que l’ange réagisse et serre la sienne en retour. Toutefois, il ne bougea pas et au même moment, le contorsionniste entendit une voix derrière lui. Raphael se retourna pour voir un autre jeune homme dans le cadre de porte. L’intrus n’avait pas besoin de se présenter. Il devina rapidement qu’il avait affaire à Ren. Agacé, il lui tourna obstinément le dos et déclara d’un ton morne quoique teinté d’un peu d’amertume. Ce n’était pas le genre de sentiments qu’exprimait ouvertement le jeune homme d’habitude.

— Que pouvait-il vouloir? Son cœur d’or? Ses pouvoirs? Son geste est peut-être totalement gratuit aussi. Il y a des monstres partout dans ce mode… partout…

Le jeune homme appuya sa tête contre Haziel et ferma les yeux, soupirant longuement. Il entendit des bruits de pas, Ren s’avançait vers lui, mais il passa son chemin pour se poster de l’autre côté du lit. Raphael ouvrit les yeux et croisa le regard de Ren. Il était dérangeant, comme s’il le mettait à nue. N’aimant pas cette sensation, il détourna aussitôt les yeux pour se concentrer sur l’ange. Il le laissa parler, sans répondre. En fait, Raphael faisait son possible pour l’ignorer, mais lorsqu’il lui demanda comme il comptait s’y prendre pour retrouver et punir celui qui avait fait du mal à Haziel, Raphael se hérissa. Il se redressa et regarda Ren dans les yeux.

— Je ne sais pas! Mais je trouverai bien une solution. Il doit bien en avoir une! Ça prendra le temps nécessaire, mais je trouverai!

Toutefois, Ren était dur avec lui. Comment Haziel pouvait-il s’être lié à un être comme lui? Il le transperçait littéralement du regard. Il se sentait encore plus faible et démuni au lieu de l’aider et de le rassurer. Raphael ne voulait pas de son aide, mais c’était une question de principe. Par contre, Ren semblait savoir lui. Pourquoi en savait-il autant alors que le contorsionniste ne savait rien? Il avait l’impression d’avoir été trahi maintenant alors qu’il avait accepté d’être lié à Haziel. Le jeune homme craignait effrayer Raphael en disant qu’il tuerait celui qui avait fait cela à leur ange? Il n’a pas à s’inquiéter, le contorsionniste en ferait autant s’il pouvait mettre la main sur le criminel. Autant de violence ne ressemblait pas à Raphael, mais ce dernier n’était pas dans son état normal. Il était totalement désemparé et il cherchait une solution pour combler le vide qu’il avait en lui… Le vide…

Raphael ferma les yeux et inspira profondément, cherchant à se maîtriser. C’est en faisant ça qu’il se rendit compte de quelque chose. Il sentait la présence d’Haziel! Oui, il était là, mais pas dans son corps, dans celui de… il ouvrit brusquement les yeux et regarda Ren avec un mélange d’horreur et d’espoir.

— Ren… Il… il est là!

Sa voix montait dangereusement vers les aigus sans qu’il puisse vraiment la contrôler, les émotions étant trop fortes.

— Haziel… Haziel est en toi, je le sens. Une partie peut-être ou en entier, je ne sais pas… Mais je le sens. Il est en toi, mais pas en moi… pourquoi?

Ça lui fit l’effet d’un coup de poignard au cœur. Visiblement, Haziel avait son petit préféré et ce n’était pas lui, malgré toutes les paroles qu’il lui avait dit sur l’amour qu’il éprouvait. Il ne comprenait rien au phénomène qui s’était produit, mais alors que Raphael se retrouvait avec un trou vide dans sa poitrine et un sentiment de désespoir sans cesse grandissant, Ren accueillait en lui l’âme de leur ange. De grosses larmes commencèrent en rouler sur ses joues. Haziel n’en serait certainement pas heureux, mais Raphael commençait à réellement haïr Ren. Ce n’était plus simplement de la colère, c’était un mélange de haine, de jalousie et de désespoir, un cocktail explosif pour quelqu’un comme Sweet qui ne semblait plus mériter son nom maintenant.

— S’il faut que je t’ouvre du nombril jusqu’au menton pour faire sortir Haziel de là, je le ferais! Crois-moi, j’en suis capable.

Raphael avait suivi des cours d’escrime dans son ancienne vie. Il savait manier une lame, même si cela faisait longtemps. Et s’il réussissait à sauver Haziel, ce dernier devra s’expliquer et avoir une bonne explication, car sa colère était maintenant aussi dirigée vers l’ange. Pourquoi Ren et pourquoi pas lui? L’avait-il déçu à ce point? Quoi qu'il en soit, Raphael était déçu maintenant, au point qu’il ne voulait plus de ce lien qu’il partageait avec Haziel.

Ren regardait Raphaël. Haziel lui avait déjà parlé un peu de lui. Et Ren maintenant pouvait très bien comprendre pourquoi il tenait à cet être. Aujourd’hui, la seule chose qui trotte dans sa tête, c’est le regret d’avoir abandonné Haziel, par le passé, juste par l’envie de découvrir le monde au-delà. Lui qui avait promis à Haziel de rentrer, il s’était fait embauché par Ciel. Quelque part il s’en voulait, alors qu’il savait très bien qu’Haziel le lui avait pardonné déjà depuis longtemps… Ren ne bougeait plus de son fauteuil, regardant obstinément dans le vide. Il savait très bien quelle expression était restée sur le visage d’Haziel. Il n’avait pas besoin de la regarder encore. Raphaël se demandait ce qu’avait bien pu vouloir Nelh que possédait Haziel. Son cœur ? Non. Ses pouvoirs ? Il n’en a pas besoin… Geste gratuit ? Non pas vraiment… C’était Ren, c’était le chaton qu’il avait voulu prendre à Haziel en l’assassinant. Oui il y avait des monstres… Le monde en était truffé. Ren n’avait pas la force de dire à Raphaël que c’était lui qu’il avait voulu. Il avait l’impression que tout tournait autour de sa petite personne. Et maintenant, en plus de tout ce qu’il avait dans le cœur, il avait l’envie de protéger Raphaël, panser ses blessures et prendre soin de lui… comme l’aurait fait Haz. Plus la conversation avançait, plus Ren se sentait mal à l’aise. Quand il demanda comment Raphaël pensait s’y prendre, il pu voir dans le regard de Raphaël de l’agacement. Il s’était redressé et déclara ouvertement ne pas savoir mais qu’il trouverait une solution.

Et là… La situation dégénéra. Ren, avec son ton froid, son attitude nouvelle, venait plus de blesser Raphaël que de le rassurer. L’hybride se sentit mal à l’aise. Son cœur battait fort. Un long silence c’était installé entre eux, et Ren avait beau essayer de comprendre ce que Raphaël avait en tête à ce moment, il n’arrivait pas à grand-chose. S’il s’était excusé, ce n’était pas seulement pour avoir dire qu’il tuerait le tueur, mais c’est aussi pour avoir cette attitude froide, glaciale et peu réconfortante. Et puis, ce que Ren n’avait pas du tout prévu, arriva. Raphaël avait sentit Haziel en lui. L’hybride sentit d’un coup que cela n’avait fait qu’aggraver encore plus les choses. La jalousie ? Ou alors l’impression de trahison ? Ren ne pouvait le dire. En tout cas, ca l’avait tellement surpris, qu’il tomba à la renverse, le fauteuil avec, il fixait Raphaël d’un regard marqué par la surprise. Non… Tu te trompes ! Jamais il n’avait choisi le chat, plus que toi ! Ren restait sans voix, il n’arrivait pas à bouger non plus. Que faire ? Il voulait tout expliquer à Raphaël, lui faire comprendre, mais aucun son ne voulait sortir de sa bouche. Les larmes coulèrent sur le visage de son interlocuteur. Ren se sentit encore plus désemparé. Jamais il ne le laissera le toucher, il le sentait. Mais lui il voulait le réconforter, sécher ses larmes et refermer la plaie. La haine, la jalousie et le désespoir marquait le visage de Sweet, et Ren les sentit encore plus lorsqu’il lui dit qu’il serait tout à fait capable de l’éventrer pour faire sortir Haziel…

Totalement perdu et désemparé, Ren, justement, pensa très fort à celui qui était en lui. Haziel… Il fallait qu’il s’explique ! Il fallait qu’il le sorte de là ! Ren lui ne pouvait pas faire le moindre mouvement. C’est alors qu’une douce chaleur fit son apparition en lui. Elle augmentait et Ren eut l’impression que quelqu’un le prenait doucement dans ses bras pour l’apaiser. La voix tendre d’Haziel se glissa dans son oreille, lui demandant de le laisser apparaitre un instant, au moins juste pour Raphaël.

’’Tu n’as pas à t’en faire Ren… Je vais tout lui expliquer… Apaise toi, laisse moi prendre ta place…’’

Ren se laissa faire. A cet instant, Raphaël put alors voir Ren se lever et se précipiter sur lui, le serrant dans ses bras de toutes ses forces, s’agrippant à ses vêtements. Et une voix qu’il connaissait très bien se fit entendre.

« Mon ange… Je n’ai pas choisi Ren… Le corps était en train de mourir… Ren m’avait retrouvé… Si j’étais resté là, jamais je n’aurais pu m’échapper… Je me suis sauvé en Ren parce qu’il était là, pas parce que je l’ai choisi ou parce que je le préfère plus que toi… Je vous aime tout les deux… Je t’aime mon ange… »

Et, prenant sa véritable apparence angélique (visage et corps seulement), il embrassa Raphaël tendrement. Il s’écarta alors de lui, et le regardant avec douceur :

« Vous m’êtes tout aussi précieux l’un et l’autre. Prenez soin de vous, Ren te protégera, et je serai là pour tout les deux… »

Ses paupières se refermèrent et il replongea dans le corps de Ren. Les mains de ce dernier se desserrèrent, et il tomba évanoui sur le sol. Le changement d’âme et d’apparence l’avait exténué. Et ce n’est qu’une heure plus tard que Ren se réveilla. La tête encore un peu lourde, il s’assit en tailleur face à Raphaël. Il fallait tout dire. Maintenant, ce n’était pas la peine d’agrémenter le quiproquo.

« Raphaël… Je sais qui a assassiné Haziel. Je sais aussi pourquoi. »

Il inspira profondément pour se détendre.

« C’est Nelh. On s’était rencontré au Parc peu de temps avant ce qu’il s’est passé. Il s’est vite attaché à moi et m’aime plus qu’autre chose…Mais je lui avais fait comprendre que je ne pouvais pas répondre à ses sentiments, étant déjà avec Haziel. J’avais déjà blessé Haziel par le passé, je ne voulais pas refaire la même bêtise. Et quand on se sépara pour retourner chacun à son travail, j’ai senti qu’il manigançait quelque chose mais surtout qu’Haziel était en danger. Donc au lieu de rentrer au manoir, j’ai cherché Haziel. Quand je l’ai retrouvé, Nelh l’avait déjà empoisonné et il était en train de disparaître. Si on ne faisait rien, l’âme et le corps allait disparaître tout les deux. Je ne savais pas qu’il avait déjà passé un pacte avec toi. Par contre, étant sa création, je ne pouvais pas m’imaginer sans lui. L’âme fut donc transvasée dans mon corps. Après j’ai un gros trou noir. Depuis qu’Haziel est en moi, je n’ai fait que rêver de son passé, le fait qu’il travaillait avec l’ombre, qu’il avait une relation avec toi et que vous aviez passé un pacte ensemble. Le Pacte n’est pas rompu puisque l’âme vit encore » Il souleva le haut de l’ange pile à l’endroit où était censé se trouver le pacte. Il remit le tissu à sa place. «Le symbole n’est plus sur le corps d’Haziel parce qu’il a changé de place. Ayant moi-même pactisé avec Haziel, et son âme se trouvant en moi, voilà où se trouve la marque. »

Il souleva son t Shirt et dévoila le symbole au bas de son dos. Un Symbole totalement différent, puisqu’il est un mixe entre celui de Ren pour son pacte avec l’ange et celui de Raphaël. Puis n’osant regarder Raphaël :

« Tu sais, il m’a fallu du temps pour comprendre ce que tu représentais pour Haziel. Maintenant je sais, je comprends même. Et pour lui, je… je te protégerai… Tu trouveras sans doute ça idiot de ma part… Tu dois te dire, que je dis ça parce que j’ai vu le passé et que je sais tout ce qu’il a vécu… Mais pour moi c’est surtout que tu es comme un frère… »

Raphael savait qu’il était carrément méchant maintenant et qu’il blessait le pauvre Ren avec son agressivité. Il s’en moquait totalement. Il en avait lourd sur le cœur et il ne pouvait pas garder tout ça pour lui. Mais toutes ses émotions étaient épuisantes et le jeune homme avait envie de s’assoir dans un coin et pleurer jusqu’à ce que l’épuisement l’emporte dans un sommeil sans rêves. Il voyait Ren totalement désemparé et pourtant il continuait jusqu’à dire ses mots atroces. Oui, il le pensait, mais Raphael n’était pas de nature agressive et sans doute qu’il finira par regretter ses paroles. Il faut le pardonner, il est tellement désemparé. Voir Haziel ainsi… et savoir qu’il est en Ren et pas en lui. Il a l’impression qu’on s’est moqué de lui, tout simplement. Toutefois, quelque chose se passa… Une chose inimaginable qu’il n’avait osé espérer. Ren s’était levé et précipité vers lui pour l’étreindre de toutes ses forces. Raphael se raidit, prêt à le repousser d’un mouvement brusque lorsqu’il entendit une voix reconnaissable entre tous.

— Haziel…

À nouveau, un flot de larmes incontrôlable. Il était en Ren, car il s’était trouvé là au bon moment. Comme il aurait voulu être à sa place, mais l’important était qu’Haziel était là. Raphael entendait sa voix, sentait sa présence et sa chaleur. Cela suffit à apaiser son coeur meurtri et a effacé ses horribles pensés qui l’avait hanté. Il s’accrocha à ce corps chaud qu’il avait contre lui, ne voulant pas laisser Haziel partir.

— Moi aussi je t’aime, Haziel.

Puis, son image s’évanouit ainsi que Ren qui était totalement vidé de ses forces. Raphael le soutint jusqu’à l’étendre sur le sol et attendit en silence jusqu’à ce qu’il se réveille. Il tenait à s’excuser après tout ce qu’il avait dit. Il espérait simplement qu’il lui pardonnerait. Ren revint à lui une heure plus tard. Le contorsionniste n’avait pas bougé pendant ce temps, veillant sur son sommeil, malgré la grande fatigue dont il était aussi victime. Toutefois, avant qu’il ait pu dire quoique ce soit, Ren, qui n’en avait pas terminé avec les déclarations, affirma savoir qui était le coupable dans cette histoire. Raphael se redressa, attentif. Voilà quelque chose qui allait lui faciliter la tâche s’il pouvait mettre un nom sur le criminel. Cependant, il ne s’attendait pas à ce que Ren prononce le nom de Nelh.

Encore une fois, il eut l’impression qu’on le frappait dans l’estomac. Le choc et la surprise étaient clairement visibles sur son visage. Il n’y avait aucun doute, Raphael connaissait déjà Nelh. Toutefois, même la surprise ne réussit pas à totalement éclipser certaines parties du discours de Ren. Haziel avait créé Ren et ce dernier ne pouvait pas s’imaginer vivre sans lui. Oh, en acceptant de prendre son âme en lui, il avait préservé l’ange d’une destruction totale, mais cela avait endommagé, voir détruit le lien qu’Haziel et Raphael avait eu ensemble. Il porta une main sur son épaule, là où était le sceau. Raphael, qui ne se regardait pas souvent dans un miroir, n’avait même pas remarqué qu’il était différent. Ce n’était plus son symbole à lui qu’il partageait exclusivement avec Haziel, mais un mélange qui n’avait plus rien de personnel. Tout à coup, il n’avait plus autant envie de s’excuser. Il soupira longuement, la surprise laissant place à une froide indifférence. Ren voyait Raphael comme son frère? Ce n’était pas réciproque comme sentiment. De toute façon, même deux frères finissent par se détester au moins une fois dans leur vie. Parfois, cet épisode est bref et laisse place à des liens plus forts, mais dans quelques cas, la colère reste et tous les liens sont à jamais rompus.

— Je sais où trouver Nelh… Il m’a fait ça durant notre dernière rencontre.

Raphael ouvrit sa chemise, dévoilant son torse au regard de Ren. Outre le fait qu’il était bien foutu, il y avait des marques sur sa peau, des cicatrices sur le haut de son torse. Haziel avait refermé les plaies, mais pas fait disparaître les cicatrices. Il y en avait aussi aux poignets, là où les liens avaient meurtri sa peau. Il referma sa chemise. Ce n’était pas dans ses habitudes de s’exhiber devant tout le monde.

— Je n’en veux pas de ta protection. T’as déjà assez à faire et puis… s’il faut que tu perdes connaissance pendant une heure à chaque fois qu’Haziel se manifeste quelques secondes, tu ne seras pas d’une grande utilité.

Une pointe d’ironie perçait sa voix lorsqu’il prononça ses derniers mots.

— Bon, je suis fatigué. Je vais rentrer. Il n’y a plus rien pour moi ici.

Tournant le dos à Ren, Raphael s’inclina brièvement devant le comte qui devait avoir observé la scène depuis le début. Ce n’était pas trop dans ses habitudes de rester là sans rien dire, mais bon, il avait surement ses raisons de ne pas intervenir. Enfin, il se dirigea vers la sortie, se sentant encore plus vide que lorsqu’il était arrivé. Il avait le goût amer de la trahison dans la bouche. Haziel avait bien dit qu’il n’avait pas choisi Ren plus que lui, mais le fait était que Ren se trouvait avec l’ange peu de temps avant le drame et pas Raphael. Même le symbole qu’il avait sur l’épaule avait changé. Il n’était plus le signe unique du lien entre eux, mais un vulgaire mélange des trois, souillé par la présence de… cette chose. Raphael était généreux de nature, mais certains trucs pouvaient être difficilement partagés dans l’esprit du contorsionniste.

Raphaël avait été agressif, mais en même temps, Ren y avait été pour quelque chose. Cependant, voir autant d’agressivité l’avait vraiment désemparé et déstabilisé. Cela lui avait donné un frisson tel qu’il en était tombé de son fauteuil. Heureusement pour lui, Haziel était intervenu pour essayer de détendre l’atmosphère et surtout pour permettre à Ren de retrouver la parole. Sans lui, Ren serait resté tel une statue de cire et aurait sans doute rien dit à raphael, le laissant alors se plonger dans sa rancœur, sa jalousie et autres sentiments peu agréables…

Ren bien entendu pardonnait tout à Raphael. Il ne lui en voudrait pas. Simplement parce que le jeune garçon avait de bonnes raisons de ne pas être des plus sympathiques avec lui. Déjà, IL s’était trouvé là au bon moment. IL portait la marque du pacte. Et même si c’était le mixe entre les deux symboles, Ren comprenait parfaitement que Raphael ait l’impression qu’il ait été avantagé par les circonstances. Cependant, l’hybride ne voulait pas que Raphael le déteste. Il suffisait de s’imaginer ce qui aurait pu se passer s’il n’était pas arrivé à temps. Qui sait ce que serait devenu Haziel, si par un pur hasard il n’était pas arrivé là à temps…

Lorsqu’il fit ses déclarations, il avait déjà prévu le choc qu’allait subir Raphael, mais il se dit qu’il aurait été plus terrible encore s’il ne lui avait rien dit. Et parfois le proverbe « mieux vaut prévenir que guérir » était vraiment le bienvenu… C’était triste à entendre, et ca rendait Ren encore plus mélancolique, mais c’était un sale moment à passer. Qui sait ? Les autres jours seront peut être que le jour de la « mort » d’Haziel annonçait une série de jour encore plus triste les uns que les autres, de quoi briser à jamais un bonheur possible ? Une fois les déclarations faites, un moment de silence c’était installé entre eux. Ce ne fut que quelque minutes ponctuées par un long soupire de la part de Raphael, mais pour Ren ce fut de bien longues minutes pendant lesquelles, il se retenait beaucoup de prendre son apparence de chat pour prendre la fuite, et ne pas voir l’air indifférent qui s’était dessiné sur le visage de Raphael.
Encore une fois, Ren avait été trop honnête… Dire qu’il considérait Raphael comme un frère avait peut être été trop excessif de sa part, mais il ne voulait vraiment pas que Raphael le déteste et donc cela passait en partie avec l’honnêteté. Il refusait de lui mentir ou de lui cacher quoi que ce soit…

En voyant les marques qui parcouraient le corps de Raphael, Ren perdit encore une fois la parole. Il n’avait même pas pu trouver la force de répliquer à Raphael que lorsqu’il disait qu’il le protégerait cela ne signifiait pas forcément qu’il ferait appel au pouvoir d’Haziel. D’ailleurs il pourrait en faire appel, mais il savait pertinemment que l’ange interviendrait de lui-même par le biais de Ren. Et si le soucis c’était de pouvoir tenir plus de 5 secondes transformé et retrouver son apparence normale sans s’évanouir, alors Ren était prêt à s’entrainer pour ça. En fait… Intérieurement, il se disait que de toute façon il protégera Raphael, que celui le veuille ou non, tout simplement parce qu’une part d’Haziel était en lui.

Raphael sortit, Ren restait muet. Ren se sentait à la fois vie et pas vide. Pas vide puisqu’Haz était en partie avec lui. Mais vidé par les paroles un peu… dures de Raphael. Le détestait il autant ? C’était la première fois qu’il le voyait et… Il le détestait déjà ? Ren, ne voulant pas montrer qu’il allait finir par pleurer se transforma en chat et alla chercher du réconfort dans les bras de Ciel. Son maître avait tout vu, tout entendu… Ren se demandait bien ce qu’il pouvait penser de lui maintenant…

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