A la découverte du manoir Phantomhive [pv Meirin][Terminé]

Invité

Les flammes des bougies valsaient inlassablement sur le magnifique lustre qui trônait fièrement au plafond. William les regardait danser, ajustant ses lunettes pour mieux observer le spectacle. Sa rencontre avec le jeune jardinier et le chien démoniaque dans les jardins s’était heureusement bien terminée et il espérait pouvoir récupérer son subordonné au plus vite. Il n’aimait pas se présenter dans les demeures de cette façon et surtout, il n’aimait pas être au même endroit qu’un démon… L’odeur de cette créature l’insupportait au plus au point. Le silence pesait dans le hall d’entrée et William se demandait s’il serait reçu par un servant. Le comte devait sûrement dormir vu l’heure et la perspective de croiser le diable de majordome ne l’enchantait guère. Il serrait un peu plus sa faux et avança dans le hall, histoire de croiser une âme quelconque.

Le superviseur des Shinigami ne put s’empêcher d’observer la décoration du manoir et de reconnaître la puissance des Phantomhive. Il se demandait comment un jeune enfant pouvait gérer un tel endroit. Cela attisait encore plus la curiosité de William sur le pacte de l’enfant et du démon. Il était intrigué par le souhait du jeune Comte. La vengeance ? Il ne s’était pas occupé du couple Phantomhive lors de leurs décès et ne connaissait donc pas toute l’histoire. C’était un autre shinigami, encore plus illustre que lui, qui s’était chargé des parents de Ciel.

Il ajusta une nouvelle fois ses lunettes et se décida à monter les escaliers. Même si ce n’était pas convenable d’entrer chez les gens de la sorte, l’urgence, ou plutôt l’envoyé Grell Sutcliff l’y obligeait. Il voulait en finir une bonne fois pour toute, d’autant plus que l’assassin rôdait encore dans les rues. C’était son devoir de superviseur et il le savait très bien. Au même moment, une jeune demoiselle, vêtue d’un uniforme de domestique arriva. Elle semblait perdue dans ses pensées, ou tout simplement tête en l’air, car elle ne fit pas attention à lui et lui rentra dedans. Ils se retrouvèrent à terre tous les deux et William, dans un esprit de galanterie, aida la jeune femme à se relever. Dans d’autres circonstances, il aura sûrement pris un air autoritaire pour réprimander cette jeune femme, mais il était déjà assez fatigué des troubles causés par Grell. Il observa attentivement la jeune femme, qu’il trouvait plutôt mignonne. Ses cheveux auburn étaient attachés et elle cachait malheureusement ses yeux derrières de grandes lunettes. William se demandait d’ailleurs si ce n’était pas la cause de sa maladresse. *Les humains ont vraiment de drôles de manières*.

« Vous ne vous êtes pas fait mal mademoiselle ? »

Invité

Meirin venait de changer les draps de l’une des chambres d’ami. Elle avait suivi les directives qu’elle avait reçu du majordome à la lettre et, au final, avait réussi à faire ce que l’on attendait d’elle. Le fait qu’elle ait malencontreusement arraché l’un des rideau du baldaquin n’avait pas fait partie de ses plans mais elle était parvenue à le remettre en place après deux longues heures d’efforts couturiers. Avec un peu de chance personne ne s’en rendrait compte… Surtout pas Sebastian qui ne manquerait pas de la rappeler à l’ordre avec ce sourire figé qui pouvait vous glacer jusqu’à la moelle. C’était fatigant d’être une telle charge de travail pour les autres. Il lui arrivait parfois de penser qu’elle ne parvenait qu’à défaire ce qui avait mit temps de temps à être fait…

La jeune soubrette porta instinctivement la main à ses lunettes pour les remonter sur son nez, désignant ainsi les grandes responsables de sa si grande maladresse. Mais c’était le premier cadeau du Jeune Maître. Hors de question d’en changer… Perdue dans ses pensées et son problème de presbytie elle ne vit pas l’ombre grandir devant elle jusqu’à prendre la forme d’un homme. La jeune femme le percuta donc assez violemment puisqu’au lieu de simplement se ridiculiser, elle parvint aussi à le faire tomber. Sa seule consolation fut qu’elle avait eut le temps d’abandonner les draps sales dans la buanderie plutôt que de les disséminer un peu partout autour d’eux…

-Non, merci Monsieur ! !

A la façon dont ses joues la cuisaient, la jeune femme sut qu’elle avait du rougir jusqu’à la racine de ses cheveux. Elle baissa légèrement la tête comme une enfant fautive… Cela ne l’empêcha pas de se demander qui était cet homme. Non seulement il déambulait seul dans les couloirs, mais elle ne se souvenait pas avoir entendu quelqu’un se manifester à la porte… Or il n’était pas un habitué des lieux. Où étaient Sebastian et Monsieur Tanaka ? Ils auraient du prendre en charge cet invité de dernière minute ! Lissant machinalement son tablier Meririn se sentit la mission quasi divine de prouver qu’elle pouvait s’occuper des invités et, surtout, d’éviter qu’il ne se promène partout comme il venait de le faire. Elle le considérait plus comme un invité que comme menace potentielle pour l’instant. a sa décharge, relever une malheureuse godiche et s’enquérir de son état, ne sont pas des gestes très agressifs et menaçants…

-Puis-je vous aider d’une quelconque manière, Monsieur… ?

Disant cela elle désigna l’escalier d’un geste élégant de la main et d’un sourire un peu maladroit, l’invitant à la précéder jusqu’en bas des marches. C’était une façon polie et formelle de lui demander de ne pas aller plus loin. Pendant quelques instants elle observa la faux du shinigami, sans en connaître la réelle signification. Elle voyait plus comme un grand sécateur en plissant les yeux… Cet homme était-il paysagiste ?

Invité

La jeune femme semblait terriblement gênée par sa maladresse. Elle venait de piquer un fard et avait baissé la tête. William l’observait un peu plus et ne put s’empêcher intérieurement de sourire. Les humains étaient vraiment étranges ! Il essayait de se rappeler sa vie passée, de se souvenir s’il avait été pareil, mais cela remontait à fort longtemps. Elle se redressa instantanément et lui montra gentiment le bas des marches. Le superviseur des Shinigami se doutait bien qu’il ne pourrait pas aller plus loin. Il espérait seulement pour une fois, de ne pas tomber sur le majordome de cette demeure.

Il eut un haut le cœur léger. L’odeur du démon empestait le manoir, ce qu’il trouvait fort dommage d’ailleurs. Il devait cependant rester poli et courtois, comme un gentleman sait le faire. Et même s’il ne laissait passer aucune émotion, il ne put s’empêcher de trouver la compagnie fort plaisante.

« Pardonnez mon intrusion dans ce domaine. Je me nomme William T. Spears. Je suis venu chercher Grell Sutcliff. On m’a dit qu’il se trouvait dans cette demeure. Je viens de croiser le jardinier qui l’a rencontré il y a peu. Savez-vous par hasard où je pourrais le trouver ? »

William ajusta ses lunettes et jeta un rapide coup d’œil aux alentours. Aucune trace du comte, ni de son majordome et encore moins de Grell… Il soupirait… Il se demandait combien de temps il devrait patienter et jouer des politesses en ces lieux. Il était fort surpris que la jeune femme ne soit pas plus curieuse que cela. Il était pourtant armé de sa faux, il était tard dans la soirée et elle ne semblait pas plus effrayée que ceci.

« Je suis désolé de vous demander ceci, mais cela fait combien de temps que vous êtes au service des Phantomhive ? » Si la grande rousse ne venait pas à lui, il pourrait néanmoins en apprendre un peu plus sur les us et coutumes en ces lieux. Qui sait, peut être qu’il pourrait en apprendre un peu plus sur la relation entre le jeune comte et la bête sauvage qui lui servait de chien de garde. En parlant de chien, il se demandait encore comment ils avaient pu hériter d’un tel animal, d’un chien démoniaque. Tout était bizarre ici, il ne demandait qu’une chose, ce fût de partir vite.

Invité

Aurait-elle eut une meilleure vue avec ses lunettes que Meirin aurait remarqué le haut le cœur. Si elle avait été une servante digne de ce nom aussi. Probablement… La jeune femme savait que le bien être de l’invité lui incombait désormais mais elle préférait l’écarter en priorité des parties privées de la maison. Elle l’aurait initialement guidé jusqu’au Salon, avant de lui préparer du thé, s’il n’avait pas contrecarré ses plans en lui posant une question… Ainsi ce charmant Monsieur cherchait Grell ?

-Je n’ai pas rencontré le Majordome des Barnett dernièrement Monsieur Spears, vous m’en voyez navrée…

D’autant plus si ce qu’il disait était vrai. Si Finnian avait croisé l’homme aux cheveux rouges dans le jardin il y avait une forte chance pour qu’il se promène en toute liberté quelque part. certes, il avait été le majordome de Madame Red, lui conférant en quelque sorte le statut de « famille », mais ce n’était pas une raison. La sécurité du manoir reposait sur leurs épaules, laisser autant de personne passer ainsi n’était pas très professionnel de leur part ! Peut-être pouvait-elle l’escorter durant sa recherche. Elle pouvait ainsi localiser Grell sans pour autant laisser William se promener comme bon lui semblait…

La question la prit un peu de court. Bien qu’il ne puisse, normalement, pas le savoir, sa question avait une connotation très personnelle à ses yeux. Mais, il lui permettait de l’utiliser en tremplin normalement. Meirin était curieuse et elle avait effectivement remarqué son étrange instrument… Mais elle avait estimé peu poli de lui demander de quoi il s’agissait de façon aussi directe. Là… Elle avait un prétexte finalement. Car il était possible que William ne soit pas un Lord ou un associé du Jeune Maître.

-Depuis moins longtemps que notre Majordome Monsieur.

Elle sentit le rouge lui monter aux joues en pensant à ce qu’elle s’apprêtait à faire. Il lui fallut une inspiration de plus pour se lancer. La main crispée sur son tablier laissait voir qu’elle était tout de même gênée…

-Excusez-moi mais… Êtiez-vous en relation avec la maison Barnett ? Vous… Enfin… Vous êtes paysagiste ?

Pour ne pas dire jardinier… Et elle posa sa question, toute gênée, en tendant le doigt vers ce qu’elle prenait pour un taille-haie amélioré. En tous cas, s’il était effectivement jardinier, elle risquait moins de se faire reprendre par Sebastian si on l’avait pas installé dans le salon pour lui offrir du thé…

Invité

Et voilà que William était pris pour un paysagiste ! Il avait certes vu beaucoup de choses sur Terre, mais celle-là dépassait de loin l’entendement. Il regarda d’un air ahuri la domestique, se demandant si sa vue était aussi mauvaise que ça… Avait-elle déjà vu un paysagiste avec un superbe costume, tout droit sorti des plus grandes boutiques londoniennes ? Il pouvait concevoir que la faux qu’il tenait dans sa main était trompe l’œil… Mais de là à le confondre avec Finnian… c’était de trop pour le superviseur des shinigami. Il commençait déjà à imaginer les différentes punitions qu’il infligerait à Grell Sutcliff, en passant par le ménage complet de la grande bibliothèque des shinigamis, longue de 300 hectares, à la classification complète des jugements des morts de l’année 1500 à 1600.

Il se retrouvait donc dans ce manoir, empestant le démon, face à face avec une domestique aveugle comme une taupe et qui le prenait pour un simple domestique de pacotille. Il ajusta ses lunettes et se demandait s’il ne devait pas tout simplement aller chercher Grell et le traîner par sa longue chevelure, jusqu’au royaume des dieux de la mort. Cependant, elle venait d’admettre qu’elle était ici depuis moins longtemps que le diable de majordome. La logique voulait donc qu’il l’a recrute, ainsi que les deux autres domestiques. C’était au majordome de s’occuper de ce genre de choses. Il aurait aimé continuer ce petit interrogatoire, mais la situation avait légèrement changé.

Il ne voulait pas passer pour un domestique, mais il devait donner une raison valable à sa présence. Dire qu’il était effectivement paysagiste ? Balivernes, rien que de prononcer ce mot lui écorchait la langue… Mais il n’avait pas un milliard de solutions. Il soupira, exaspéré par ce qu’il allait dire et se jura de ne plus remettre les pieds dans cette demeure.

« Non je ne suis pas paysagiste mademoiselle. Je suis (il rechignais à le dire), le demi-frère de Grell Sutcliff. Je suis soldat au service de sa Majesté, d’où l’arme qui se trouve dans mes mains. Je ne suis pas en service ce soir et j’ai entendu dire que mon frère avait eu des troubles avec les forces de l’ordre. En me rendant au commissariat, on m’a dit qu’il était parti avec votre majordome. »

Il se doutait bien, que ce mensonge allait fonctionner. Quand Grell le verrait, il se jetterait à son coup en hurlant : «Willlll ». Mais bon, de la à dire qu’ils étaient de la même famille… Le superviseur des shinigami ajusta ses lunettes en attendant la réaction de la servante.

Invité

Un soldat de sa Majesté? Les joues de Meirin se teintèrent à nouveau de rouge de façon assez violente, au point qu’elle aurait probablement pu server de source de lumière si les chandelles n’étaient pas déjà allumées. C’était pire que si cela avait été un noble ou un client de Ciel qui avait répondu ! Pendant quelques instants la soubrette resta sans voix, comprenant qu’elle venait probablement d’insulter sa dignité… Elle se pencha, parvenant à avoir son buste parallèle au sol.

-Je suis désolée Monsieur Spears, je ne voulais pas vous manquer de respect !!!

La faute à son arme… Cela ressemblait bien trop à un sécateur pour elle. Estimant que William devait avoir comprit qu’elle était au-delà de la confusion, la jeune femme finit par se redresser. Ainsi Grell avait eut des ennuis ? Elle en était étonnée… Elle ne connaissait du shinigami que son rôle de composition, le majordome probablement aussi doué et maladroit qu’elle. Il lui avait paru relativement effacé et doux… Pas le genre de personne que l’on retrouvait dans les commissariats.

-Au commissariat ? Mais qu’avait-il fait?

Meirin réalisa brusquement qu’il s’agissait là de curiosité mal place probablement. Elle eut un geste de déni un peu violent avec la main avant de la mettre sur ses lèvres quelques instants.

-Pardon Monsieur ! Je ne voulais pas me montrer indiscrete !

Elle se remit la main sur les lèvres, visiblement encore passablement gênée. En plus, pourquoi diable Sebastian était-il allé le chercher au commissariat ? C’était assez étrange… D’un autre coté il s’agissait peut-être d’un ordre direct du Jeune Maître. Ce majordome était un des derniers vestiges de Madame Red. Et sa tante venait tout juste de perdre la vie…

Mais trêves de tergiversations. Elle devait l’aider à retrouver Grell. Sans compter que cela serait probablement la meilleure façon de le garder à l’œil et d’en apprendre plus. La bonne nouvelle était que, si Sebastian avait effectivement prit le shinigami en charge, il devait fort probablement se trouver à l’étage des domestiques. Elle éviterait ainsi qu’il ne se promène dans les quartiers du Jeune Maître…

-Je peux vous accompagner dans le quartier des domestiques, peut-être s’y trouvera-t-il… ?

Invité

William se sentait enfin à sa place. Être comparé à un simple jardinier était l'une des plus grande offense qu'on ait pu lui faire, mais l'attitude de la servante montrait bien que ce n'était pas par méchanceté. Il sentait qu'il pouvait enfin se détendre et chercher ce qu'il désirait, tout en posant quelques petites questions indiscrètes au fil de la conversation.

"Ne vous excusez point mademoiselle. Il est vrai que mon arme prête à confusion. Je serais bien mal placé d'en vouloir à une jeune demoiselle comme vous." Il posa sa main sur l'épaule de la domestique pour la rassurer.

Il ajusta ses lunettes et observa la jeune femme. Il se demandait comment il pourrait soutirer quelques informations, car elle semblait plutôt sur la défensive. Elle parla ensuite de Grell et demanda la nature de son crime. William soupira et se massa les tempes. Un mal de tête atroce le prenait toujours quand il devait énoncer les méfaits de la grande rousse.

"Et bien malheureusement je ne puis vous répondre. J'ai reçu un appel d'un de mes amis qui travaillent au commissariat, me prévenant que mon demi-frère se trouvait enfermé. A mon arrivée, il était déjà reparti avec votre domestique... Monsieur Sebastian je crois? Il doit bien connaître mon frère pour s'être déplacé lui-même?"

Il réajusta une nouvelle fois ses lunettes, se demandant comment il pourrait engager la suite de la conversation sur l'animal et son maître. Elle lui proposa ensuite d'aller dans le quartier des domestiques, cela était pour le superviseur des Shinigami l'occasion parfaite de visiter les lieux.

"Volontiers, je vous suis. Cela me permettra de voir une partie de ce magnifique manoir. Je dois vous féliciter d'ailleurs d'entretenir un tel endroit. C'est une belle et grande demeure. Depuis combien de temps le comte en est-il le propriétaire?"

*Voilà William...essaye de récolter quelques informations, aussi maigre soient-elles.*

Il s'écarta pour laisser passer la domestique tel un gentleman et brûlait intérieurement d'envie de percer le mystère Phantomhive.

[ HRP : Milles excuses pour le retard jolie Meirin ^^.]

Invité

Son arme prêtait d’autant plus confusion si elle était observée à travers les lunettes de la jeune demoiselle. Sans ces dernières elle aurait probablement pu détailler avec précision la moindre parcelle du mécanisme. Mais avec… En posant sa main sur son épaule William lui fit le même effet que Sebastian, le coté rougissant et bredouillant en moins. La jeune femme avait l’impression qu’il émanait de lui une sorte de mélange d’efficacité et de professionnalisme dont elle était presque totalement dépourvue. Pour la peine elle avait l’impression d’être une enfant face à son instituteur. Impression qui se serait sans doute accentuée si elle avait eut vent de l’âge réel de son interlocuteur…

-J’espère qu’il ne s’agit de rien de grave…

Meirin eut un petit sourire hésitant. C’était plus fort qu’elle, elle ne pouvait qu’éprouver une sorte de sympathie solidaire envers Grell. Du moins la version qu’elle connaissait, celle du majordome aussi doué que le reste du personnel du manoir Phantomhive, Sebastian mis à part…

-Je ne sais pas. Mais ils sont tous les deux majordomes… Monsieur Sebastian a peut-être voulu l’aider à s’améliorer dans ses fonctions ? Après le drame qu’il s’est passé… Je ne sais pas exactement ce qu’il va advenir de Monsieur Grell…

Le compliment fit légèrement rougir la soubrette, plus d’embarras que de fierté. Si le manoir était aussi impressionnant ce n’était que grâce à leur majordome et son talent manifeste pour rattraper les catastrophes du reste du personnel de maison. Combien de fois avait-elle passé les escaliers à la cire pour chaussures, les maculant d’un noir gras ? Combien de services avaient rendu l’âme entre ses mains ?

-Merci mais le mérite ne m’en revient pas…

Meirin précéda donc William dans les couloirs, le guidant rapidement vers le dernier étage et ses chambrettes en mansardes. Si le shinigami put apercevoir de superbes tableaux et sculptures dans certains couloirs qu’ils croisèrent, celui du quartier des domestiques était nettement plus modeste. Seul un tapis de couleur crème égayait l’ensemble…

-Monsieur le Comte a hérité du manoir de ses parents. Mais cela ne fait que quelques années qu’il en jouit pleinement, après sa reconstruction en fait…

La soubrette ne dévoilait aucun secret en parlant ainsi. La tragique destinée des parents de Ciel Phantomhive n’était pas un secret, ayant défrayé la chronique il y a à peine quelques années. Le manoir avait été entièrement reconstruit depuis, effaçant les dernières traces du sinistre incendie… Meirin s’arrêta devant une porte à laquelle elle frappa doucement… Sans obtenir de réponses….

-Il ne semble pas dans sa chambre…

Invité

-J’espère qu’il ne s’agit de rien de grave…

William soupira intérieurement. Il se rendait compte que malgré ses travers, son subordonné Grell Sutcliff était doué pour la comédie et avait su se faire apprécier au sein de cette communauté. Il était curieux de savoir quel rôle avait endossé l’adorateur du rouge, pour pouvoir les tromper aussi aisément. Le superviseur des Shinigami semblait enfin y trouver un semblant d’intérêt et se demandait s’il était nécessaire de le récupérer. Du moment qu’il gardait un œil sur Grell, celui-ci pourrait toujours aller et venir dans ce manoir…Qui sait… Il pourrait même récolter des informations…

Quand la jeune femme évoqua l’envoyé Sutcliff en tant que majordome, le superviseur des dieux de la mort manqua de s’étouffer de rire. Cela lui était inhabituel et la jeune femme devait sûrement le regarder de travers, mais il faut dire qu’imaginer son subordonné en simple majordome…Non c’était vraiment comique !

« Oh je vois, quelle belle preuve de générosité de la part du majordome Phantomhive. Je suppose qu'ils doivent bien s'entendre tous les deux ? J'ai malheureusement du mal à garder contact avec mon demi-frère de part mes fonctions, il m'est donc difficile de savoir ce qu'il fait et qui, il fréquente. Mais quand je vois ce manoir et les gens qui y travaillent, je sens qu'il s'y sentira à l'aise... »

Oui c’était une idée parfaite. Laisser Grell ici, continuant de jouer son rôle, déambulant dans ce manoir et à l’affût de la moindre information. William n’aurait qu’à trouver une chambre d’hôtel et resterait toujours dans les parages, à surveiller comme il le fait si bien.

La jeune femme rougissait quand William évoquait le manoir. Celle-ci semblait très timide en présence du shinigami, ce qui amusait drôlement le gentleman. Après tout, elle était plutôt charmante et William était assez curieux de découvrir le joli minois, caché sous ces grandes lunettes.

La suite de la conversation continua sur le sujet Phantomhive. Le comte Ciel avait donc bien hérité de toute cette fortune, à la mort de ses parents et avait fait reconstruire cette demeure. William connaissait une partie de cette histoire, mais il ne s'était pas occupé personnellement du couple. C'était Undertaker, un dieu de la mort très illustre, quoiqu'un peu étrange, qui s'était chargé de l'affaire. Le superviseur des shinigami eut un léger frisson, rien qu'en repensant à ce personnage. La dernière fois qu'ils s'étaient croisés, William s'était vu contraint d'essayer de faire rire cet homme...en vain. Il repensait à son incroyable, mais pourtant vrai manque d'humour et maudissait Undertaker.

Une fois dans la chambre des domestiques, William sentait une légère pointe de déception. Après avoir admiré les nombreuses tapisseries et tableaux, la belle décoration du grand hall, celui-ci trouvait que la chambre des domestiques, était plutôt...pauvre. Certes, ce n'était que des employés, mais il lui semblait normal qu'un minimum de décoration pourrait égayer cette pièce. Peut-être qu'il était trop gentil malgré ses grands airs ? Quoi qu'il en soit, l'envoyé Sutcliff n'était pas dans les parages et cela l'agaçait légèrement. La domestique semblait elle aussi gênée et le dieu de la mort tenta quelque chose :

« Puisque ce sont ses quartiers... Cela vous dérange-t-il que je reste ici à l'attendre ? Je suppose qu'il finira tôt ou tard à revenir ici ? »

Il voulait continuer la conversation avec la jeune femme, mais il lui semblait qu'il en dévoilerait trop sur ses véritables intentions.

« A moins que le majordome de ce manoir soit disponible pour me recevoir, j'aurais une faveur à lui demander. »

Une faveur... Il allait s'en mordre la langue éternellement, mais c'était la vérité. Il voulait que Grell reste, pas pour les raisons qu'il lui donnerait, mais pour jouer l'espion. L'envoyé Sutcliff n'étant pas présent, il était nécessaire pour le superviseur de gagner du temps avant son retour.

Invité

La décoration des lieux n'était certes pas à la hauteur du reste du manoir, en restant poli, mais c'était ce qui se rapprochait le plus d'un "chez elle" si l'on songeait aux lieux où elle avait initialement vécu, la simple chambre de bonne qu'elle occupait tenait largement lieu de palace. Bien qu'elle ne l'avouerait jamais, et encore moins à un Shinigami, elle s'était déjà demandée à quoi pouvait ressembler la chambre de Sebastian. Après tout, il était le majordome. Il devait avoir quelques petites choses, des avantages en plus... Mais si elle se permettait d'imaginer certaines choses au sujet de cette pièce cela tenait lieu du fantasme uniquement. Jamais elle n'oserai rentrer sans que son propriétaire ne soit là.

-Je suis désolée Monsieur mais vous ne pouvez pas attendre dans sa chambre.

Et encore moins dans le couloir. Et la soubrette n'allait certainement pas le laisser seul dans sa chambre, l'une des plus proches disponible, tout seul.

-Le mieux serait que vous attendiez aux cuisines.

Meirin eut un sourire chaleureux. C'était là une solution tout à fait parfaite à son léger problème...

-Vous pourrez ainsi prendre une tasse de thé en attendant. Comme le repas doit être préparé Monsieur Sebastian ne manquera pas de passer par là dès son retour !

Inutile de préciser pourquoi il allait exactement passer. Bard tenait à sa réputation, même si elle ne manquerait pas de souffrir de cette visite improvisée. Elle aurait aussi pu lui proposer le salon mais il semblait intrigué par la vie ici. Suffisamment pour ne pas rester seul. La jeune femme eut un nouveau sourire alors qu'elle faisait signe à Williams de la suivre.

-Monsieur Sebastian est très gentil oui. Et très compétant dans son travail. Si Monsieur Grell reste par ici vous pourrez déjà plus facilement entrer en contact avec lui...

Il avait aussi, pour elle, une grande âme pour ainsi prendre sous son aile ces domestiques ratés à en devenir désolants. Parmi la galerie de bras cassés Grell ne dénoterait certainement pas parmi eux. Alors qu'elle se dirigeait vers l'escalier la jeune femme se prit les pieds dans l'une des barres qui maintenaient le tissu fermement fixé aux marches. La soubrette se mit à battre l'air avec ses bras, essayant de retrouver un équilibre dangereusement disparu. Elle eut un petit cri ét tomba à genoux dans l'escalier, descendant ainsi au moins quatre marches. Sa main tomba sur la rampe et elle put ainsi rapidement freiner sa descente pour le moins douloureuse. La soubrette se figea alors dans cette position fort inconfortable et fiable...

-Mes lunettes ? ! ?

Bizarrement le ton était un peu paniqué à ce sujet... Et à quelques marches de là les lorgnons trônaient fièrement, l'un des verres irrémédiablement fendu sur presque toute sa hauteur. La jeune femme allait probablement avoir besoin d'un petit coup de main, surtout que l'arrête des marches n'était pas le meilleur amie des rotules humaines.

Invité

William en avait assez de traîner dans ce manoir. Il allait dans le couloir, les chambres et maintenant on lui proposait la cuisine. Comme s’il était un simple domestique ! D’habitude, ce genre de proposition serait venu de l’une de ses recrues, qui se serait vu octroyer une magnifique baffe. Mais là… Il n’était pas chez lui et devait se plier aux règles des Phantomhive. D’autant plus que la jeune domestique semblait particulièrement fière de son idée. Il n’avait pas non plus le désir de briser ses espoirs. Il était trop gentil ce soir.

Il acquiesça donc et suivi la jeune fille. Il en profitait pour mémoriser la constitution du manoir. Cela lui serait toujours utile pour la suite des évènements. Il aurait aimé croiser son subordonné adepte du rouge, mais celui-ci semblait vagabonder au loin. Ah cet incapable de Grell, mais pourquoi donc l'avait-il envoyé en mission ici ? Ah oui... pour le punir... Mais la punition semblait être des vacances pour le shinigami... Soupirant et rajustant ses lunettes, la faucheuse alla pour laisser passer la soubrette, tel un gentleman, quand soudain, elle tomba par terre et dégringola les escaliers. Quelle maladroite !

Mais le pire était à craindre, car un bruit de verre cassé se fit entendre. Ah les fameuses lunettes ! Réduites à néant pour cette malheureuse jeune femme. Il ramassa le cadavre des lunettes et alla pour aider la jeune demoiselle. Il avait presque pitié pour elle, car il la percevait paniquée dans le son de sa voix. « N’ayez crainte mademoiselle, je vais vous aider. Monsieur Michaelis devrait vous arranger ceci. »

Dans un sens, c’était une occasion en or d’approcher le majordome. Mais il n’aimait pas profiter de la malchance des autres. Il l’aida donc, délicatement et avec beaucoup de soins à se relever et ils descendaient les escaliers, en vue de la cuisine. En bas, un bruit de pas se fit entendre. William était aux aguets, se demandant s’il s’agissait du majordome. Il reconnaissait bien cette odeur, il en eu même la nausée. Soit, tout allait se finir d’ici une poignée de secondes. Il leur laisserait Grell, il aurait un œil sur cette étrange demeure et il pourrait par contre, aller et venir à Londres à sa guise. Ajustant ses lunettes une nouvelle fois, il esquissa un petit sourire en attendant l’arrivée de son adversaire.

(voilà désolé pour le retard. Je te propose que tu clôtures ce topic dans ton prochain post. On peut jouer Seb en pnj. Voilà encore désolé.)

Invité

Bien que Meirin sache que ses genoux n’étaient pas brisés en mille morceaux, la sensation en était atrocement proche. Elle avait l’impression que si elle se redressait trop violemment une pluie de petits fragments d’os viendrait s’abattre sur ces traîtresses de marches. Mais le pire de tout restait que ses lunettes étaient cassées, elle les voyait parfaitement bien de là où elle était. Sans effort elle pouvait même détailler la fine fissure qui coupait maintenant l’un d’eux en deux parts presque égales. Elle n’aimait pas perdre ses lunettes, elle avait à chaque fois l’impression que c’était comme si on jouait dangereusement avec son esprit, permettant à l’ancienne Meirin de trop se rapprocher de la surface. Le flou constant dans lequel elle vivait avec ses lorgnons sur le nez lui donnait l’impression d’être normale… Lorsque tout était clair, elle se heurtait douloureusement à la réalité.

-Je suis désolée !

La soubrette était coincée. Se jeter sur ses lunettes sans hésitation la trahirait à coup sûr… Le laps de temps durant lequel elle hésita, bloquée par sa position inconfortable, permit au shinigami d’agir en premier. Le bruit de ses pas dans son dos l’informèrent qu’il se portait à son secours… Il ne fallait pas que William la voit ainsi… Elle le savait, il suffirait qu’elle croise son regard pour qu’il comprenne que sans ses verres elle y voyait parfaitement clair. La jeune femme baissa donc précipitamment la tête, laissant quelques mèches libres masquer le haut de son visage. On pouvait tout aussi bien penser que la pauvre avait trop honte pour relever la tête, ce qui n’était pas entièrement faux après tout…

La jeune femme se contentât d’acquiescer aux dires de William. Celui-ci se révéla étonnement délicat aux yeux de Meirin. Elle ne put s’empêcher de grimacer lorsque ses jambes se déplièrent à nouveau, des pics de douleur irradiant avec violence. Si elle voulait pouvoir marcher normalement dans les prochains jours elle avait tout intérêt à s’oindre d’arnica avec soin… La jeune femme remit ses lunettes. Même cassées, elles protégeaient sa normalité du regard scrutateur du shinigami.

-Merci Monsieur.

Malgré une démarche parfaitement erratique et la douleur de ses genoux, la jeune femme parvint à ne pas trop s’appuyer sur William. Ils en avaient presque finit avec la torture de l’escalier lorsqu’elle entendit un bruit de pas qu’elle reconnut sans peine. La soubrette piqua un fard en songeant à ce qu’allait penser Sebastian d’elle en découvrant qu’elle s’était encore illustrée avec sa maladresse congénitale. Profitant du fait que William rajustait ses lunettes, Meirin se sépara un peu de lui. Juste à temps pour que le majordome ne comprenne pas du premier coup d’œil ce qui s’était passé. Par contre elle ne survécu pas à l’examen approfondit et elle n’eut pas besoin de le regarder pour sentir agacement et désapprobation teinter son regard.

-Monsieur Sebastian, ce Monsieur voulait vous voir…

La fin de son explication se perdit dans un murmure honteux. Serrant les dents elle se tourna vivement vers shinigami qu’elle salua vivement.

-Encore merci Monsieur. Je suis désolée de vous avoir ainsi importuné…

Si elle avait pu Meirin aurait fuit en courant. En fait cela donna plus l’impression d’une démarche claudiquante et vacillante qui la mena tout droit vers la cuisine et l’épaule compatissante de Bard.

(y’a pas de mal ^^’ Fin donc ^^)

» Meirin, une domestique de la maison Phantomhive (en cours)
» manoir phantomhive me voilà!
» Meirin, la maladroite
» Are you Dead ??? - UNDERTAKER. (Terminé)
» Du nouveau chez les Phantomhive - Solange Delacour